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Oscar et la Dame Rose
Magnifique et magique !
Oscar et la Dame RoseS’il fallait résumer Oscar et la Dame Rose en un seul mot, époustouflant serait le meilleur qualificatif.
Le spectacle n’est pas neuf sur nos scènes, mais l’occasion ne s’était jamais présentée jusqu’à présent de le voir.
Le festival en plein air du Karreveld nous en a donné l’occasion.

Eric-Emmanuel Schmitt signe un texte de toute beauté.  Sans tomber dans le pathos, avec une très grande pudeur, il nous fait cheminer sur le douloureux chemin qui va de la vie à la maladie et conduit à la mort.
Il nous montre les différentes réactions que nous aurons tous face à l’inéluctable échéance : la peur, la colère, le silence, le refus, l’acceptation, le marchandage, le reproche, …
Chaque phase est là, étape délicatement évoquée, avec tendresse, mais sans sensiblerie inutile.

Sur une scène dépouillée et pentue, trône un fauteuil de cuir version géant (une scénographie de Vincent Lemaire), seuls les mots et les gestes prendront de l’importance.
Jacqueline Bir, seule en scène, transcende les mots d’ Eric-Emmanuel Schmitt.
Elle nous fait percevoir la moindre facette des émotions évoquées.
Elle incarne tous les rôles à la fois.
Oscar, le petit garçon malade, mais lucide a une voix de petit lutin malicieux.  Les épaules se voûtent et la voix se féminise pour devenir Mamie Rose son amie, les sourcils se froncent, la gorge gratouille un instant pour le Docteur Dusseldorf.
Et c’est ainsi à chaque fois pour Pop Corn, Einstein, Peggy Blue, la chinoise, …
Jacqueline Bir passe d’un personnagOscar et la Dame Rosee à l’autre avec une facilité, une fluidité déconcertante.  Chacun a sa voix, ses gestes, ses postures et dialogue sans temps morts avec les autres.
L’actrice signe ici une prestation magistrale.

Mais derrière cette performance, le plus surprenant reste encore l’espèce d’aura qui plane sur les gradins.
L’émotion est là, palpable.
L’énergie rayonnante et la force tranquille de ce petit bout de femme irradient littéralement et emplissent tout l’espace.
Les gorges se serrent, les rires fusent, les larmes coulent.
Le public est silencieux, suspendu aux lèvres de la comédienne.
L’air vibre.
Un peu comme si des milliers de papillons, aux ailes couleur de sentiments, voltigeaient autour de nous et venaient se poser tour à tour sur un coin de notre cœur.
Magnifique et magique !

Spectacle vu le 11-08-2007
Lieu : Festival Bruxellons

Une critique signée Muriel Hublet

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