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Délit de fuites
Qui c’est ? … C’est le plombier !
Délit de fuites Nous sommes dans l’appartement d’un cadre moyen en instance de divorce.
Monsieur Leroy (Michel Poncelet) un peu paumé, un brin naïf, tyrannisé par sa vampirique de mère, va voir son train-train quotidien chamboulé.
Y a une fuite dans sa salle de bain et … gare aux dégâts quand débarque le plombier !
Miguel Palombo- Michel Bervin (Pascal Racan) n’est qu’un imposteur, doublé d’un maître chanteur.
Du bleu de travail, fausse moustache et accent espagnol au costume BCBG, au sourire carnassier, il alterne les deux rôles, pour manipuler son entourage, mentir à tire-larigot, et tenter de mener tout le monde en bateau pour arriver à ses fins, engranger 4 millions d’euros, à peine mal acquis.
Délit de fuites Son bagou, son sens de l’a propos et du mensonge, son imagination sont d’une solidité à toute épreuve.
Et Dieu sait, qu’il lui en faudra pour réussir ses arnaques, sans cesse contrariées par des irruptions imprévues.
Vaudeville classique, Délit de fuites reprend certains éléments du genre : quiproquos, invraisemblances et coups de théâtre.  Le petit côté kitsch et agité qui ajoute au spectacle ampleur et panache fait un peu défaut.
Le scénario imaginé par le français Jean-Claude Islert est un peu trop tiré par les cheveux et empile l’improbable sur l’invraisemblable.
La pièce souffre de quelques longueurs  et par instants s’essouffle et manque de rythme.
On a l’impression d’un manque de vigueur, de pugnacité, même les portes ne claquent pas et les gifles ne retentissent guère.
Si on admire la prestation scénique de Pascal Racan, sa capacité à passer d’un costume à l’autre, si on apprécie le duo bourreau-victime qu’il a avec Michel Poncelet, le rocambolesque des situations est tel qu’on préfèrera nettement les rôles féminins, pourtaDélit de fuites nt bien moins importants.
Ainsi le personnage de la mère envahissante et à peine abusive (Nicole Shirer très en verve) tire véritablement son épingle du jeu.  La comédienne joue des regards des mimiques et de sa gestuelle pour offrir un portrait jouissif d’une malheureuse qui n’y comprend plus rien à rien, qui se voit traiter de déjà morte, d’Alzheimer et affubler d’un fils homosexuel (jolie composition de Pascal Racan).
Angélique Leleux et Julie Duroisin gardent elles aussi une touche de crédibilité qui les rend accessibles et amusantes.
De quoi passer deux heures de détente, de rire (un peu).  Mais demande-t-on vraiment plus ?

Délit de fuites est plaisant, tient les promesses d’un vaudeville, mais ne marquera pas les mémoires.

Spectacle vu le 12-09-2008
Lieu : Théâtre Royal des Galeries

Une critique signée Muriel Hublet

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