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L'Oiseau vert
La commedia dell'arte nous revient dans son plus pur style avec L’oiseau Vert (une pièce de Carlo Gozzi), un ancien conte aujourd’hui quasi oublié.
C’est donc un superbe cadeau visuel et rieur que nous  L’oiseau Vert offre le Théâtre le Public et la Troupe du Théâtre de l’Éveil (qui fête ainsi plus que dignement ses 25 ans d’existence).
Histoire fantastique, pleine de fantaisie, d’humour, de tendresse et de morale, L’oiseau vert nous fait vivre (pendant plus de deux heures et un entracte), l’épopée initiatique de deux jeunes gens, victimes du sort.

Sur la scène épurée, un écran propose images et jeux de lumière.
De chaque côté, une colonne à quatre facettes se dresse.
Chacune a porte et fenêtres, mais s’ouvre aussi en plusieurs panneaux, tel un paravent, sans oublier le système pont-levis dont elles sont munies pour se transformer en balcons.
Cette idée ingénieuse, signée Claude Renard, fera apparaître, tour à tour, place royale, forêt,  jardin, intérieur de palais, rue tortueuse, …
On retrouvera les traces de son inventive imagination dans la création des costumes et des divers accessoires utilisés.
Il n’y a pas de commedia dell'arte sans masques (Stefano Perocco di Meduna) ou sans maquillages (Elvira Cicero).
Leur travail est tellement réussi que Bernard Cogniaux (l'Oiseau vert) et Thierry Janssen (l’épouvantail Calmon) sont quasi méconnaissables.
Carlo Boso signe une mise en scène pétillante, bourrée de clins d’œil à note actualité (références aux lieux, à Tatayet, notre situation politique, …).
Il transforme Marie-Paule Kumps (Tartaglione) et Olivier Massart (Tartaglia) en une mère et son fils bégayeurs à souhait.
Ce dernier se voit de plus afficher d’une théâtralité de gestes qui en font un véritable roi bouffon.
Guy Pion (Truffaldin)  L’oiseau Vert devient le valet de comédie par excellence, couard, raisonneur, affamé et affublé de Béatrix Ferauge (Smeraldine) en épouse réaliste, généreuse et un peu colère.
Ce quatuor est l’essence même du spectacle, enchaînant gags, mimes, maladresses, grimaces et provoquant des déluges de rires.
Il serait injuste d’oublier Pantalone (Freddy Sicx) qui tire dans l’ombre les ficelles ; Brighella, le poète aux vers de mirliton (sous le masque du quel se cache à nouveau difficilement Bernard Cogniaux) et les deux enfants (joués par Joséphine de Renesse et Gregory Praet), qui vont suivre le chemin plein d’embûches qui va les mener de la pauvreté à la richesse, de la solitude aux retrouvailles familiales, de l’austère rigueur philosophique, à la vanité, de la pédanterie, à l’humilité, de la peur à l’amour.

L’oiseau vert est une réussite somptueuse, un spectacle débridé qui vous entraîne dans une tarentelle endiablée.
Ébouriffant et burlesque, il est un des musts de cette fin d’année.
La meilleure conclusion pour en parler est peut-être de paraphraser les derniers mots que les comédiens reprennent en chœur : Grandiose mais … en toute simplicité.

Spectacle vu le 17-11-2007
Lieu : Théâtre Le Public - Grande Salle

Une critique signée Muriel Hublet

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