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La guerre de Troie n'aura pas lieu
Quand la paix, le destin et la fatalité se font la guerre …

La guerre de Troie n'aura pas lieuQuoi qu’en dise le titre de la pièce de Jean Giraudoux, la guerre de Troie est une réalité historique.
Cette évidence bien connue de tous est l’occasion d’évoquer la fatalité, le destin implacable qui empêche de modifier ce qui est écrit.
Hector (Yves Claessens) est de retour, victorieux.  Avec sa femme Andromaque (Nathalie Willame), il ne rêve plus que de paix.
Hélas, son frère Pâris a enlevé Hélène, la femme du roi grec Ménélas qui a bien décidé de laver cet affront dans le sang.
Un émissaire grec est attendu, Ulysse est aux portes de la ville avec un ultimatum.
La paix et la guerre vont s’affronter en combat singulier, loin du champ de bataille, entre deux factions, au sein d’une famille, pour décider du sort de tous.

La mise en scène de Jean-Claude Idée laisse toute la place à la magie des mots, au poids de cette tragédie remplie de paradoxe.
On y déplorera malgré tout certains choix comme les costumes troyens plutôt disgracieux.
Par opposition, avoir revêtu Pâris (Serge Demoulin) de complet blanc pour lui donner le style séducteur hollywoodien et fait d’Hélène (Véronique Biefnot) une starlette nunuche est une idée originale, qui recadre bien la bêtise humaine et la désinvolture des inconscients.La guerre de Troie n'aura pas lieu
Si par instants,  on se sent titiller par la désagréable impression de voir chacun réciter son rôle dans son coin plutôt que d’interagir avec les autres comédiens (ce qui est encore plus pesant dans les monologues), il  serait malhonnête pourtant d’oublier les prestations de Jean-Marie Pétiniot en Démokos, ridicule poète vieillissant coiffé d’un chapeau digne de l’entonnoir dont on affublait les fous sur les images de jadis ou de Jean-Claude Frison en un Ulysse sobre et lucide.
Si voir descendre Isabelle De Beir  (La Paix) des cintres peut paraître un peu kitsch, on appréciera par ailleurs le visuel final qui nous reconstitue la guerre de Troie à grand renfort de lumières, de bruit et de fureur guerrière. Un spectacle peut être un peu inégal donc, mais qui permet de retrouver et de savourer pleinement les méandres de cette joute rhétorique prenante, pleine d’inattendus et de retournements.
Entre drame historique et farce ironique, l’hésitation sera peut-être de mise, mais le propos voulu par Giraudaux reste tristement d’actualité.
Comment éviter la guerre ?

Spectacle vu le 22-01-2008
Lieu : Théâtre Royal du Parc

Une critique signée Muriel Hublet

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