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Célimare le bien-aimé
Célimare le bien-aiméEntre kitsch et trait délicieusement forcé, Célimare le bien-aimé se présente comme une déclinaison joyeusement années 30 de la pièce de Labiche.
Dans un décor (Serge Daems) très BD, fait de panneaux amovibles, Pierre Fox fait évoluer ses acteurs dans une plaisante démesure.

Célimare a 47 ans et va enfin convoler en justes noces. 
Fini pour lui les fredaines et les aventures avec les femmes mariées.
Pourtant, le fripon était particulièrement doué, il se faisait un ami du mari cocu, devenant un véritable familier du couple.
Tellement enjôleur et apprécié, il va se faire pourrir l’existence par les … couillons délaissés.  Ils lui empoisonneront son mariage et ses débuts de vie conjugale d’une manière pire que la plus perverse des maîtresses jalouses et bafouées.

Sans claquements de portes, mais avec beaucoup de finesse et d’humour, les saynètes se succèdent et animent au rythme du piano, tenu par Jean Jadin, tout à la fois la scène et la salle du Théâtre Le Parc.
La musique jazzy et swing qui envahit jusqu’aux cintres a les agréables consonances des airs célèbres de Ray Ventura (Tout va très bien Mme la Marquise, Qu'est-ce qu’on attend pour être heureux ou encore d’A la mi-août).
Quelques pas de claquettes, quelques notes de Lettre à Élise, le générique de la Pink Panter, un refrain d’Enio Morricone, et bien d’autres, émaillent gaiement les deux heures (entracte compris) d’une représentation plus qu’agréable.  Célimare le bien-aimé
Les textes de Labiche se retrouvent ainsi intelligemment et plaisamment substitués aux ritournelles connues pour créer une ambiance primesautière bienvenue en cette période de marasme.

Derrière Michel Poncelet, un Célimare qui a fort à faire pour se dépatouiller de ces deux envahisseurs amicaux, la palme reviendra à Bernard Marbaix, un truculent Vernouillet, raide et empesé dans son costume de veuf inconsolable et d’intime désespéré.
Tout aussi délicieux, dans une veine plus joviale, Jean-Daniel Nicodème  est un Bocardon naïf mené par le bout du nez par sa tendre épouse et … son précieux ami.
Citons encore Catherine Claeys en très réussie belle-mère virago et Bruno Georis son très obéissant (toutou) mari.
Plus discrète leur fille (Sandrine Quynh) réservera quand même quelques coups d’aiguille à tricoter à son (ex ?) coureur de tendre moitié.
Nicole Palumbo et Frédéric Clou sont les domestiques, Michaël Manconi et Gauthier de Fauconval un duo de tapissiers (pas chers, mais drôlement clownesques).Célimare le bien-aimé
A eux quatre, ils forment un quatuor qui accompagnera les chants de quelques chorégraphies.

Ce vaudeville musical plaisant est un moment idéal et familial de détente à s’offrir à la veille des fêtes.
Certains puristes regretteront les crinolines et autres costumes propres à Labiche le soin apporté à cette version de Célimare le Bien-aimé (jusque dans la présentation des sabots de Noël *) ne manquera pas de séduire très largement.

* Eh oui, il est temps comme chaque fin d’année de penser aux artistes moins chanceux qui n’ont plus la santé pour nous amuser, nous faire rire ou nous distraire sur nos scènes belges.

Spectacle vu le 23-11-2008
Lieu : Théâtre Royal du Parc

Une critique signée Muriel Hublet

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