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Un Chocolat pour Bernadette
Bigotes et dévots s’abstenir.
Esprits pudiques ou coincés, passez votre chemin.
Un Chocolat pour Bernadette apparaît comme un spectacle outrageusement délirant, osé, leste et … à peine cru.
Ici bit n’est ni une mesure informatique, ni un pieu d’amarrage, couille ne laisse pas supposer une erreur ou un contretemps, mais bien des valseuses (non non pas les dames) ou bijoux de famille.

Vous qui poussez la porte du Jardin de ma Sœur, sachez d’emblée que cette farce burlesco pamphlétaire sera délibérément iconoclaste.  Que toute distorsion historique se révèlera volontairement drolatique, et que toute ressemblance avec des évènements ou personnages ayant existé sera voulue et soigneusement préméditée.

À l’entrée, vous êtes accueilli par un énergumène stressé, excédé et presque paniqué.  Il espère Melle Mélamoi, une brave grenouille de bénitier, conférencière de son état et qui (comme toutes les femmes ?) se fait attendre.
Il est vrai qu’une fois des pas coutume, la salle du petit café-théâtre a été louée pour une causerie catholique dont le thème est Lourdes et ses mystères.

Calotin coincé, réduit à la tisane et aux cantiques, Arthème (car c’est bien lui sous la perruque bouclée et derrière les lunettes aux verres dignes d’un pare-brise d’autocar) s’agite jusqu’à l’arrivée d’une Mariette Mélamoi d’anthologie.
Vêtue d’un tailleur jaune canari (avec encore le poinçon de sécurité), des trotteurs beiges de bon aloi, de mi-bas blancs qui lui grimpe aux mollets (poilus) et affublée de la barbe naissante de Thomas Wallet.

Cette brave créature ressemble donc mal peu à une dame patronnesse. Pire même, elle est libertine, provocante et drague ouvertement.
Son langage n’est pas en reste.
Il s’apparente plus à celui d’un grossier obsédé que d’une chaste demoiselle.

Mariette Mélamoi est là pour nous exposer l’origine de l’apparition de la Vierge à Lourdes.
Pour se faire, elle puise dans ses égrillards et salaces souvenirs de famille,
pour vous révéler l’identité de la personne qui est apparue à Bernadette.  Elle vous fera découvrir une série des personnages pas piqués des hannetons (Soeur Léonie du Saint Prépuce, Mère Aldegonde de la Sainte Face, l’Evêque du diocèse et même le Pape).
Chacun de ces personnages fera sa petite apparition devant vous, en tenue d’époque (gratinée pour une Bernadette à la garde-robe très Bécassine et à la coiffure de Frida Oum Papa).
Vous apprendrez ainsi l’utilité et le prix du chocolat, l’origine cancan-euse des premiers miracles, …
Impossible de tout dire, de tout raconter tant l’action et l’épopée partent volontairement dans tous les sens.

Le tout s’interprète en plusieurs tableaux, avec François Champdeblés (l’auteur) en présentateur et conteur qui explicite ou amplifie le récit, qui aide à faire passer plus vite les intermèdes et les changements de costumes.

Le temps, vous ne le verrez pas s’écouler tant le rire est présent de la première à la dernière minute.
Tout se joue ici dans l’allusion osée, dans les regards grivois et dans les mimiques cocasses.
Un spectacle désopilant pour adultes libérés.

Spectacle vu le 21-05-2008
Lieu : Jardin de ma Sœur

Une critique signée Muriel Hublet

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