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Les fourberies de Scapin
Comédiens et copains dans la vie, ils se retrouvent pour une savoureuse reprise au Comédie Centrale.
Ils renouent plus de vingt ans après avec Les Fourberies de Scapin.
Dans la salle et sur scène, ils ont recréé le port de Naples, avec ses filets de pêcheurs, ses tonneaux, ses malles sur les quais, la musique, le petit vin rouge, le linge qui sèche.
Tout y est pour nous offrir, dépaysement et ambiance : chaleur de l’Italie et Commedia Del Arte pour une farce moliéresque endiablée.

Dans l’esprit et dans les mots de son créateur, le rythme est soutenu, pas un instant de répit pour les zygomatiques.
Cette pantalonnade débridée nous entraîne d’un gag à un retournement de situation sans quasi reprendre son souffle.
Et pourtant, il en faut aux acteurs qui se donnent à fond.
Ils courent, ils sautent, on dirait des cabris en folie.
On en attraperait même le tournis à force d’essayer de suivre l’action sur la scène et dans la salle.
Ce spectacle, très physique, a été construit dans le style théâtre de rues où les comédiens interpellent le public, jouent avec lui, se déplacent, miment, blaguent, jouent ou se battent.

William Dunker et  Roland Michaud sont les deux pères férus d’autorité, qui veulent régenter la vie de leurs rejetons respectifs.
William Dunker (Argante) est délicieux avec son air de ne pas y toucher.
Roland Michaud (Géronte) est excellent avec ses mimiques, son avarice et il ne doit pas se demander ce qu’il vient faire dans cette galère (à succès), tant c’est un  plaisir à le voir évoluer.
Alain Boivin est l’inépuisable Scapin, il ourdit, il manigance pour aider les jeunes gens en détresse.  Ses tours pendables, ses fanfaronnades, ses pitreries sont drolatiques et quasi inénarrables.
Aucun des neufs comédiens (Stephane Byl, Antoine Vandenberghe, Vera Bertinchamps, Pierre Wansart et Christophe Delire) ne démérite, mais il faut encore épingler Michelle Vercammen dans le rôle de Zerbinette, son talent de conteuse et son rire communicatif font des merveilles.  À tel point que le public séduit interrompt part ses applaudissements une de ses scènes.

Les fourberies de Scapin ne vous mèneront pas en bateau, ne vous traîneront pas dans une galère, mais vous embarqueront, pendant plus de deux heures, pour une croisière de gaieté, d hilarité et de rires.
Ne tardez plus à prendre votre ticket, car nul ne peut prédire combien de temps le bateau Scapin et Cie restera ensuite à quai, même si les comédiens promettent de revenir avec une autre pièce prochainement.
Et s’il fallait leur dédicacer une chanson, il faudrait leur choisir celle de Georges Brassens : Les Copains …Encore (s'il vous plaît)


Non, ce n'était pas le radeau
De la Méduse, cette galère
Qu'on se le dise au fond des ports
Dise au fond du port (de Naples)
Il naviguait en pèr' peinard
Sur la grand-mare du Théâtre
Et s'app'lait les Copains d'alors
Les Copains d'abord
Les Copains encore

Son capitaine et ses mat'lots
Etaient tous des enfants d'carolos
Mais des amis franco de port
Des copains d'abord

C'étaient pas des amis choisis
Par Molière et La Boetie
Sur le ventre ils se tapaient fort
Les copains d'abord

Alain, William, Roland  et compagnie
C'était leur seule litanie
Leur Credo, leur Confiteor
Aux copains d'abord

Spectacle vu le 03-02-2007
Lieu : Comédie Centrale

Une critique signée Muriel Hublet

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