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Cinquième Stuuût
On retrouve Marc Herman, un peu comme on retrouve notre voisin de caravane un beau soir de printemps.
Sous le bras, il a glissé son grand livre, sorte de bêtisier mais aussi de recueil de poésie ou de maxime (à peines détournées).
Ce précieux album l’accompagne désormais presque partout et est une mine intarissable d’idées, de réparties ou de phrases bien senties.
Inépuisable ou presque car il signe ici son cinquièmestuuût (après une  première apparition remarquée en 1981 au festival de Rochefort, vous vous souvenez, ce journaliste torturé par une lampe rouge qui s’allume toujours à contre sens, le premier stuuût a lui déjà plus de 10 ans), Marc Herman a su garder son humour bon enfant, sa manière d’hésiter, de se reprendre, de paraître improviser là où pourtant quasi tout est soigneusement rodé et fruit d’un travail très précis.
Mais assis dans la salle, difficile de s’en rendre compte tant on a l’impression de naturel et de connivence.

Il est de retour avec quelques nouvelles de  Raoul ça c’est un imbessill et Wolleke avec un We comme dans wallon, de quelques blondes (canadiennes naturellement), quelques perles qui volent bien haut, deux trois petits trucs sexuels, histoire de nous remonter le moral dans cette Belgique décidément bien humoristiquement incorrecte.

Inamovible ou presque, il nous revient pourtant torturé par les modes d’emploi, toujours trop compliqués, écrits en toutes les langues, aux signes cabalistiques biscornus et autres joyeusetés que nous avons tous éprouvés à la lecture de ces somnifères en puissance.

Cette fois, il se permet de petites incursions dans la politique belge et essaie, pauvre de lui, de faire comprendre les joies du communautaire aux étrangers.  Entre coqs et lions, entre rugissements et cocoricos, il a fort à faire pour expliquer les lois d’une sorte de basse-cour en délire.

Pour nous aider à supporter le stress morose du quotidien, il ponctue son cinquième Stuuût de quelques touches zen, d’une pointe de nature et de quelques préceptes dignes de Confucius.

Une bouffée d’air frais bienfaisante entre la canicule de ces derniers jours et la chape de plomb politico-satirico-ridiculo-tristounette qui nous plombe nos journaux parlés.

Spectacle vu le 07-05-2008
Lieu : Le Fou Rire

Une critique signée Muriel Hublet

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