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Le Silence des Mères
silence meresDerrière ce silence un vibrant cri d’amour, même s’il reste très …silencieux.
Puissance de ces deux extrêmes, de ces antagonistes qui pourtant se complètent dans le besoin de ne pas heurter l’autre.
Se taire pour préserver sa famille, ses enfants, se sacrifier pour l’autre.
La mise en scène de Christine Delmotte mélange un décor austère de chambre d’hôpital et utilise une caméra braquée sur le lit.
Cette technique nous permet de visualiser le superbe jeu des deux actrices, mère et fille (Nicole Valberg et Valérie Bauchau).
C’est donc à une véritable performance que l’on assiste.
Elles sont comme disséquées, scannées.
Pas le moindre tressaillement ne peut nous échapper.
Généralement, une actrice est aidée, masquée derrière fards et éclairages, ici rien de tout cela pour se cacher.
L’œil inquisiteur nous fait lire la souffrance, l’amour, l’espoir, le soulagement ou la résignation.
Dans une course à la vie à la mort, la maladie est évoquée, jamais prononcée, le mot fatidique ne franchira jamais aucunes lèvres.silence meres
La clinique devient un lieu de passage, de trêve, de rêve, de confession, de vérité, de mensonges protecteurs et un véritable écrin d’amour.  
En général, on décrit le milieu hospitalier comme froid et blanc, ici on ne ressent que la chaleur et l’émotion.
Pietro Pizzuti nous parle avec simplicité, avec des mots qui vont droit au cœur, qui bouleversent, qui étreignent, qui donnent envie de pleurer.
Les actrices le servent à merveille.
Valérie Bauchau, la fille, intériorise sa souffrance, se montre une femme forte, qui pense aux autres, aimante, elle s’étouffe et se sacrifie.
Nicole Valberg, sa mère, est un peu fofolle, bavarde, énervante, attendrissante, une vraie casse-pieds émouvante.
Farida Boujdraf assure par des chants la transition entre les différentes scènes.
Suzy Falk est truculente, dans un parler sans gants et très bruxellois, elle provoque éclats de rire et soulage la tension et l’émotion qui nous étreignait.

Une pièce qu’il ne faut pas passer sous silence.
Elle se doit d’être vue et entendue.

Spectacle vu le 01-08-2006
Lieu : Théâtre des Martyrs - Atelier

Une critique signée Muriel Hublet

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