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Si demain vous déplaît
Que Sera Sera chantait Doris Day.
Si demain vous déplaîtArmel Roussel glisse la même question dans la bouche d’un adolescent (David Murgia).
Ce dernier s’interroge et interpelle, sans grande révolte apparente, sur le monde qui l’entoure et sur son devenir.
Sur scène, les dix comédiens se veulent le reflet de notre société.
L’écolo (Yoann Blanc), le sportif (Pascal Merighi), la scientifique (Mathilde Lefèvre), la poétesse aux inspirations religieuses (Lucie Debay), l’homosexuel (Nicolas Luçon), l’immigrée (Uiko Watanabe), le père dépassé par les demandes de son fils (Vincent Minne), la mère surprotectrice (Florence Minder) et la solitaire en mal d’amour (Sofie Kokaj) vont, en de courtes saynètes, survoler notre environnement et ses errances.

Capitalisme, Dieu, communisme, anarchie, tri des déchets, mort, chômage, fatalité, solitude, drogue, souffrance, masochisme …
Cette sarabande de questions, de constatations voire de cyniques bilans s’égrènent avec une jolie dose d’humour, de conviction ou de talent.Si demain vous déplaît
La pièce se présente comme le reflet de la désespérance de la jeunesse qui doute de son devenir.
L’avenir semble à l’image du mur compact qui enserre la scène.
Une épaisseur immaculée qui fait hésiter entre page blanche et épaisseur infranchissable qu’on a envie de faire exploser.

Si la première partie du spectacle se veut interrogative ou accusatrice, Armel Roussel et son équipe n’apporteront dans le second volet aucune réponse tangible au dilemme de nos adolescents.
Plus bigarrée, volontairement désordonnée, quasi déstructurée et totalement baroque, au rythme de musiques très variées, les comédiens vont comme se libérer d’un carcan.
Joyeusement énergiques, ces jeunes chiens fous vont revendiquer leur droit à la vie, leur droit à la liberté, leur droit à la différence.

Armel Roussel nous propose une vision des problèmes actuels sans tomber dans le côté parfois outrancier qu’on a reproché à Pop ?, ni dans le prêchi-prêcha bavasseux et plombant.Si demain vous déplaît
Une jolie réussite donc, que ce texte drôle et pertinent, servi par l’inventivité d’une mise en scène rythmée et l’énergie des comédiens.
Si demain vous déplaît se veut une utopie féroce et débridée, destinée à titiller nos esprits assoupis par le rituel du quotidien.
A quand le changement ?
Aujourd’hui peut-être ou alors demain ? (Fernand Sardou).

Spectacle vu le 08-05-2009
Lieu : Théâtre Varia - Grande Salle

Une critique signée Muriel Hublet

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