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Une Nuit arabe
Nuit arabe - Arrière-ScèneTrois hommes et deux femmes se côtoient chaque jour dans un grand immeuble.
Cinq vies, cinq destins qui vont se télescoper un soir d’été.
Dans la chaleur lourde et moite d’une nuit qui étend son manteau pesant sur les uns et les autres, chacun va vivre une histoire très spéciale qui va rejaillir sur les quatre autres.
L’originalité d’une Nuit Arabe est qu’elle s’apparente quasi à un film.
On est spectateur, mais avec l’impression que nous sommes une caméra qui suit tour à tour chaque personnage.
Nous le voyons vivre, il nous livre ses pensées, il voit les autres, leur parle et chaque mot nous revient comme des échos différents, légèrement dissonants, ceux de chaque intervenant.
Un peu déroutante au départ, cette forme de découpage scénique surprend, mais devient très plaisante, car elle met en relief la psychologie de chacun, mais surtout donne au spectateur une vision d’ensemble plutôt humoristique.
Chacun vit sa solitude, supporte ses problèmes, cherche à assouvir ses désirs mais la manière dont le texte de Roland Schimmelpfennig nous livre des personnages (ou plutôt des marionnettes qui s’agitent et dont les fils semblent emmêlés) fait sourire.  L’auteur y ajoute en plus une dose de fantastique, presque un morceau de conte que n’aurait pas désavoué Shéhérazade elle-même.
La performance vient des cinq acteurs. Chacun joue sa propre partition seul, sans vraiment d’échange avec les autres.  Chaque petite phrase toute simple résonne, ricoche sans pour autant créer un dialogue.  C’est donc pour chaque artiste un travail de précision soigneuse de s’insérer dans un ensemble à l’équilibre d’aspect si fragile.  La moindre erreur serait impardonnable et quasi irréparable.
Le public ne s’y trompe pas en les applaudissant chaleureusement pour leurs prestations.
Une Nuit arabe déconcertante de prime abord, mais au final l’ensemble tient bien la route et captive.  La sensation oppressante d’univers qui s’entrechoquent est accentuée par la taille quasi minuscule de la scène.  Cinq univers, cinq personnages dans un espace étroit, judicieusement utilisé au millimètre près renforce cette impression de confusion et de solitude.Nuit arabe - Arrière-Scène

En cette période de frimas, la chaleur de l’Arrière-Scène et celle de ce spectacle vous sembleront aussi agréables que de lover vos mains autour d’un verre de thé à la menthe, chaud et sucré (comme on vous le sert d’ailleurs au bar).

Spectacle vu le 14-12-2006
Lieu : Arrière-Scène

Une critique signée Muriel Hublet

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