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La Belle-Mère
Veillée mortuaire tout sauf macabre
La Belle-Mère   Mme Pipelette et Mme PêteSec sont réunies pour veiller sur la dépouille de la belle-mère de cette dernière.
Voisines de solitude, la bourrue ardennaise et la boraine bourgeoise vont cancaner à qui mieux mieux.
Coups de griffe aux commères du village, amères remarques sur la défunte, considérations acrimonieuses sur le mariage ou sur la vie en général, évocation des circonstances (drolatiques ?) de la mort de l’octogénaire (voix off de Françoise Oriane) et donc de ces funérailles un peu particulières, tout y passe entre deux verres de vieille prune et la promesse d’un traditionnel sandwich gouda.
Au rythme de deux points à l’endroit, une vacherie, un avé, une pique, deux points à l’envers, une perfidie, un pater, une crasse, les deux sexagénaires se titillent, se provoquent ou vicieusement retournent le fer dans la plaie béante de leur isolement (physique ou moral) pour tenter de découvrir les petits secrets de l’autre ou encore l’obliger à dévoiler ses petites (et grandes) lâchetés.La Belle-Mère

Loin d’être morose, le texte écrit par Anne-Marie Cappeliez est un ouvrage de fine dentelle.  L’actrice et auteure brode avec talent les fils du rire et de l’émotion, de l’ironie et de la tendresse pour nous proposer un ensemble solide qui ne tombe jamais dans l’exagération le mièvre pou le pathos.
Anne-Marie Cappeliez incarne à la perfection cette petite-bourgeoise coincée dans une existence de contraintes qu’elle subit en silence.
À ses côtés, Jacqueline Nicolas se glisse à merveille dans son personnage de cette rosse et dure tête, garce impitoyable, mais tellement blessée par la vie.

Cette ineffable Belle-mère (dans une mise en scène de Victor Scheffer) est à découvrir absolument.
Hormis son formidable duo de comédiennes, c’est surtout une jolie peinture de mœurs et une occasion de replonger dans nos racines wallonnes ou villageoises avec ses cancans et son qu'en-dira-t-on.
Délectable.

Spectacle vu le 17-03-2009
Lieu : Théâtre du Grand Midi - XL

Une critique signée Muriel Hublet

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