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L'Histoire des Ours Panda racontée par un saxophoniste qui a une petite amie à Francfort
Un merveilleux voyage en Absurdie amoureuse
L'Histoire des Ours Panda racontée par un saxophoniste qui a une petite amie à FrancfortUn appartement, ou plutôt un antre masculins,un amas de caisses à moitié éventrées, qui laissent apparaître pantalons, pulls, cintres et bien d’autres éléments disparates, au milieu trône un immense lit occupé par un couple endormi.
Les premiers rires surgissent au réveil de ces deux inconnus dans ce lit.
Étonnement, trouble, incompréhension, la gueule de  bois quoi !
Il ne se souvient pas d’Elle, de l’avoir rencontrée, de l’avoir draguée, ramenée ni de rien du tout des dernières heures passées.
Intrigué et en même temps séduit, Il veut poursuivre cette relation au départ vouée à une seule nuit.
Il supplie, Il quémande et obtient en cadeau 9 nuits.
Une parenthèse ?
Un sursis ?
Une plongée dans la poésie onirique.
Cette pièce intrigante de Matéi Visniec nous emmène tout doucement vers un univers étrange où nos repères deviennent flous, où la réalité perd de ses couleurs au profit du bleu des rêves, de l’imaginaire.
Elle (Flore Vanhulst) va emporter son partenaire (Marc De Roy) dans une joute amoureuse, dans une ébauche sentimentale presque magique.  Elle va les enfermer derrière un voile fragile et fantasmagoriquL'Histoire des Ours Panda racontée par un saxophoniste qui a une petite amie à Francforte,  faire de chaque nuit un moment de tendresse, de découverte et d’exploration de soi, et de l’autre.
Chaque nuit va apporter son lot de surprises, d’étonnements, d’explorations sensuelles et les isoler dans une bulle presque irréelle.
Entre la leçon de A, le message sur le répondeur ou l’écoute de l’invisible, la réalité s’estompe de plus en plus pour laisser la place à …
une mystérieuse plongée dans un monde décalé, excentrique et doux, le tout à la fois.
Derrière ce voyage au coeur de l’intime se cache le travail conjoint d’une petite équipe.
Romain Gueudré signe les lumières et le son, ce dernier occupe une grande place dans l’ensemble et dénote ici un travail imaginatif.
La scénographie de Sylvianne Besson est tout à la fois simple et complexe, elle emplit toute la salle, installant la cuisine ou le hall derrière les spectateurs, créant ainsi un perpétuel mouvement et incluant littéralement le public dans l’action.
Cette impression de presque toucher les deux amants accentue ce sentiment presque magique d’être dans une parenthèse onirique.
Xavier Campion signe cette mise en scène délicate, respectueuse d’un texte complexe en perpétuelle hésitation entre vie et mort, entre rêve et réalité.
Marc Deroy et Flore Vanhulst forment un duo tendre et comique
Lui  incarne avec brio la valse des sentiments qui l’agite.
Elle, mutine et mystérieuse sylphide, incarne la femme dans toute sa complexité et ses contradictions.
Derrière ce titre si complexe, se cache un merveilleux voyage en Absurdie amoureuse, une envolée vers l’irréel et la magie des sentiments purs et respectueux. La petite dose d’humour qui pimente l’ensemble rend ce spectacle subtilement séduisant et délicieusement absurde.

Spectacle vu le 16-03-2008
Lieu : Arrière-Scène

Une critique signée Muriel Hublet

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