Vivarium
Une scène vide et sombre, assise sur une balançoire une femme.
Immobile, figée, le regard fixe, les yeux vides, au-delà de toute émotion, elle se raconte.
Pendant un peu plus d’une heure, elle va revivre les évènements de sa courte vie.
Femme dans un pays d’hommes, femme aux yeux baissés, femme d’un pays de guerre éternelle, femme soumise, femme révoltée aussi peut-être au fond d’elle-même.
Une rencontre improbable va tout faire basculer, son destin va s’accélérer, elle va cesser la passivité pour trouver en elle la force de réagir.
Mais que peut faire une femme seule, qui n’a jamais pris sa vie en main ? Ses choix seront-ils judicieux ou ne sera-t-elle pas toujours et encore une victime ?
Nous avons devant nous un papillon aux ailes rognées par la vie, un insecte qui continue à s’agiter sous notre loupe, une bestiole qui remue ses moignons amputés, qui essaye de s’envoler à tout prix, mais qui ne fait que retomber quelques centimètres plus loin. Impossible d’atteindre le ciel bleu et le champ de fleurs.
Ce papillon n’attend plus qu’une chose, la sentence, la dernière, qui l’épinglera à tout jamais.
Giuseppe Lonobile nous offre un superbe texte, poignant sur le destin d’une femme poussée à toutes les extrémités par la vie.
Hassiba Halabi signe une mise en scène sobre, trop peut-être ?
Céline Degreef bouge peu, elle est là épuisée à se raconter.
De temps en temps un petit geste de la main ou du regard, parfois quelques pas, guère plus.
Cela donne une étrange impression de froideur, de détachement qui dérange, tant sont perceptibles, l’émotion et la violence contenues dans le texte.
On pourrait espérer plus de vie, de passion et de sensibilité dans le récit. Or, c’est presque sur un ton le plus souvent monocorde qu’il nous est offert.
Dommage, les jeux de lumière (Xavier Chau) sont pourtant superbes et mettent en valeur la comédienne, l’inonde de chaleur, la cerne dans un écrin flamboyant, mais cela ne suffit pas à réchauffer l’ambiance. La musique (Fabrizio Minichiello) qui accompagne le texte est une création originale, elle colle superbement bien avec le propos, elle parle à nos cœurs, mais … ça ne suffit pas à tout compenser.
Spectacle vu le 11-11-2006
Lieu :
Théâtre du Méridien - Salle Nord
Une critique signée
Muriel Hublet
Imprimer cette page
Enregistrer cette page sous format PDF