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Les Bonnes
Les Bonnes   Bernard Damien nous présente sa vision de la pièce de Jean Genet en la transposant dans la froideur glacée d’une galerie d’art contemporain.
Il conçoit un espace scénique au sol immaculé que le public entourera par deux côtés et délimité par quatre pylônes blancs.
Cette préfiguration d’un ring sera lieu d’affrontement et d’enfermement et densifiera l’oppressant du huis clos tendu et violent, créé en 1947 et librement inspiré de la tragique affaire des Sœurs Papin.
L’engrenage impitoyable de la folie, soigneusement conçut Jean Genet, suinte la haine pure et la cruauté larvée affleure prête à exploser dans toute la puissance d’un ressentiment trop longtemps contenu.
Un peu plus de cinquante après, la portée du propos n’a pas pris une ride.
La rébellion des petites bonnes exploitées égale l’exaspération qui étreint les parias et  autres laissés pour compte qui se rebellent contre une société qui laisse chaque jour s’approfondir la fracture sociale.
La scénographie de Jeremy Damien se veut donc très sobre, simplement colorée par ses propres tableaux.
Un résultat visuellement intéressant fixer toute l’attention sur les deux comédiennes et à faire reposer sur leurs épaules quasi tout le poids de la pièce.
Céline De Geyter (Claire) et plus particulièrement Isabelle De Hertogh (Solange) nous offrent une prestation sans faille, forte, fascinante et puissante.
L’intervention de  Gérald Wauthia  en Madame sera de la même qualité.
Bernard Damien a pris de parti de nous proposer cette œuvre troublante et fascinante dans son intégralité, ce qui ajouté à l’extrême simplicité renforce  certaines impressions de longueur.
Si certaines trouvailles séduisent comme cette reconstitution en forme de scène de crime certains aspects intrigueront comme la déstructuration figurative d’objets tels le réveil et les robes avec la coexistence d’ustensiles bien réels comme  l’aspirateur ou les tasses ou encore le fait de faire se déplacer par instants ses deux personnages féminins comme des débiles mentales.Les Bonnes

Spectacle vu le 12-11-2009
Lieu : Théâtre du Grand Midi - XL

Une critique signée Muriel Hublet

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