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Une heure avant la mort de mon frere
Frère et sœur.... Dernier acte
Une heure avant la mort de mon frereDix ans déjà que Sally et Martin ne se sont pas vus.
Aujourd’hui, il leur reste une heure pour tout se dire, pour mettre à nu leurs cœurs, pour confronter leurs souvenirs, pour expurger leurs rancœurs,  pour évacuer les douleurs d’une enfance brisée.

Martin, condamné pour meurtre, va être pendu cette nuit.
Il a demandé la visite de sa sœur Sally.
Dans un huis clos prenant, ils revivent leur passé.
Bribe par bribe, ils se dévoilent, comme entraînés dans une spirale infernale qui va laisser émerger leurs vérités, leurs silences et leurs souffrances.
Haine et amour vont entamer une valse lente et captivante rythmée par les échos déchirants des sanglots de deux enfants malmenés par la vie et leurs parents et les sourds battements d’une obsédante horloge qui décompte le temps.
Hier et aujourd’hui se télescopent, dans une série d’allers-retours entre passé hypnotique et brutale réalité dont chacun se forgera sa propre perception et y verra déviance, inceste ou sublimation des souvenirs.
Chacun cherchera à percevoir les motivations de Sally, à découvrir les secrets tapis derrière le minois enfantin de son interprète, Fanny Jandrain et à distinguer si derrière les traits de Romain Barbieux se cache un caïd ou un gamin qui continue à pleurer l’absence d’amour.
Frédéric Gibilaro met en scène ce texte de Daniel Keene dans tout le dépouillement des murs nus et d’un plateau plongé dans le noir.
Il restreint de la sorte le volume scénique en encadrant de lumières les mouvements, les colères, les cris et les déchirures de Fanny Jandrain et Romain Barbieux.
L’espace ainsi rétréci intensifie le côté étouffant et malsain des relations frère sœur, accentue leurs déchirements et leurs étreintes fiévreusement maladroites. L’interprétation de Fanny Jandrain et Romain Barbieux sobre et énergique confère aux deux personnages une sensibilité exacerbée et laisse transparaître le maelstrom des sentiments décrits par Daniel Keene.Une heure avant la mort de mon frere Une mise à nu intense qui flirte avec une mort qui s’approche à pas de loup, des émotions troubles et troublantes qui dans une folle sarabande ne cessent de repousser les interdits de l’amour et de la vie.


Spectacle vu le 18-02-2010
Lieu : Théâtre du Grand Midi - XL

Une critique signée Muriel Hublet

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