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Monsieur Anton Tchekhov et Madame Olga Knipper, enfin mariés !
Monsieur Anton Tchekhov et Madame Olga Knipper, enfin mariés !En 1899, Tchekhov fait la connaissance au Théâtre d’Art de Moscou de celle qui en est alors l’actrice vedette, Olga Knipper.
Plus qu’une rencontre artistique entre un auteur et son égérie, elle deviendra petit à petit une romance.
Précieux, impossible, lointain, tels sont les qualificatifs que l’on pourrait apporter à cet amour épistolaire.
Elle joue dans la capitale ou en tournée, lui se terre à Yalta, obligé par sa tuberculose de résider sous des cieux cléments.
Leur correspondance durera près de six et sera émaillée de quelques entrevues et d’un mariage.
Monsieur Anton Tchékhov et Madame Olga Knipper, enfin mariés ! est une plongée dans cette intimité.
Composé à base d’extraits leurs lettres et des textes du célèbre auteur russe, la pièce nous propose de vivre les six ans qui vont de la naissance de leur amitié à leur union en 1901, jusqu’à la mort de Tchekhov en 1904.
Derrière les aveux, les sentiments, les peurs se profilent deux caractères.
Celui d’Olga inquiet, passionné, qui ne vibre que pour son art tout en rêvant d’être plus proche de son grand homme et celui d’Anton tendre, rieur, détaché, maniant adroitement l’humour tout en laissant transparaître un certain besoin de tout contrôler.
Le tout s’émaille de quelques apartés sur la vie à Moscou, les répétitions, les écrivains qui comptent : Gorki, Tolstoï, le poids de la censure, … .
Entre théâtre et vérité difficile parfois de faire la part des choses.
C’est ici le cas tant le texte entremêle habilement le tout.
Qui de Nina (La mouette) ou de Olga crie son amour pour l’homme et l’auteur.
Toutes les confusions sont volontaires et judicieusement étudiées pour créer un sentiment d’ambivalence drôlement agréable.
Quasi en permanences séparées par la frontière invisible entre Moscou et Yalta, Fanny Jandrain et Frédéric Génovèse se font l’écho de ces émotions.
Les deux comédiens nous offrent une prestation d’une technique sans faille.
Seuls ceux qui les ont appréciés précédemment dans La mouette (également mise en scène par Bernard Damien) n’y retrouveront peut-être pas toute la magie qu’ils avaient perçue alors dans l’interprétation de Fanny Jandrain et Frédéric Génovèse.
Ce petit bémol échappera en effet à beaucoup et n’est pas une raison suffisante pour faire l’impasse sur une occasion de découvrir Tchékhov autrement.

Spectacle vu le 21-02-2009
Lieu : Théâtre du Grand Midi - XL

Une critique signée Muriel Hublet

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