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Ils s’aiment
Bérénice et Jean-Michel Zecca le montrent sur scène.
Sur les planches seulement, car dans la vie, ces deux bons copains vont chacun leur petit bonhomme de chemin.
Si Bérénice avait déjà foulé les planches (La bonne planque et La rencontre infernale ), elle entraîne avec elle, cette fois, Jean-Michel Zecca pour qui c’est une première.
Ensemble, ils se sont approprié neuf des douze sketches écrits par Muriel Robin et Pierre Palmade.
Les mots sont toujours là, bien classiques, bien connus, mais avec de temps en temps un petit clin d’œil à la carrière des deux animateurs de RTL.
Parlons-en de cette grosse machinerie radiotélévisée.
Si elle assure très efficacement le battage médiatique, elle ne peut rien pour le reste.
Sur scène, c’est bien Bérénice et Jean-Michel Zecca qui seront jugés.
A eux donc de réussir à se glisser dans les rôles, quasi d’anthologie, crées par Pierre Palmade et Michèle Laroque.
Quand d’autres acteurs s’y risquent, on sourit avec indulgence, mais ici le challenge est de taille.
Bérénice et Jean-Michel Zecca sont attendus de pied ferme.
Pensez donc, des animateurs qui osent jouer aux comédiens !
C’est comme si Johnny Hallyday voulait faire du cinéma ou Bernard Tapie du théâtre !
Et pourtant…
S’il n’est jamais évident de changer de créneau, si tout le monde ne devient pas comédien ou chanteur comme il veut, si chaque métier a ses règles, ses tabous et ses chasses gardées, Bérénice et Jean-Michel Zecca réussissent à plaire.
Les deux animateurs, qui se disent eux-mêmes assez soupe au lait, deviennent facilement ces couples pleins de vie, d’amour et de mauvaise foi.
Il est vrai que les mots sont bien choisis, criants de vérité, qu’on s’y reconnaît tous un peu (ou beaucoup).
Les deux (et demi au vu du petit ventre de Bérénice) bougres ont soigneusement préparé le spectacle.
Ils ont confié la mise en scène à Olivier Leborgne, ce spécialiste de l’impro n’en est pas à sa première expérience (Les fines bouches, La Demoiselle, L'Affrontement).  Il réussit à faire des deux animateurs radio des couples crédibles.
S’ils peinent un peu par instants dans les scènes plus statiques, ils réussissent avec brio les parties plus parodiques, les mimiques et les grimaces.
Et leurs petits manquements sont agréablement compensés par la générosité, la chaleur qu’ils mettent dans leur jeu, ainsi que par la complicité amusée que l’on perçoit entre eux.
Et le public ne s’y trompe pas.
S’il est venu pour voir ses animateurs, il en ressort content et ravi de ce Ils s’aiment  qui ne les a pas déçus une seconde.

Spectacle vu le 07-10-2007
Lieu : Comédie Centrale

Une critique signée Muriel Hublet

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