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Blanche-neige
Blanche-NeigeBlanche-Neige comme vous ne l’avez jamais vu.
Dans une écriture superbement poétique, Robert Walser remet en question ce célèbre conte de Grimm.
Et si la fin se passait mal, si Blanche-Neige ne se réveillait pas amoureuse du Prince Charmant et si … et si ?

Sur une scène quasi vide, ils sont 5 jeunes acteurs tout frais émoulus de nos écoles d’art dramatique.
On y retrouve Blanche-Neige, la marâtre, le chasseur, le Prince pas charmant du tout et un cinquième personnage au rôle un peu plus vague (entre l’auteur qui part dans un délire et réinvente le célèbre conte et un père-roi fou).
Tout va être remis en question, l’amour, la mort, l’empoissonnement, les sentiments, …
DaBlanche-Neigens de grands aller-retour, les protagonistes vont s’attirer, se repousser, se haïr, se maudire, s’aimer, pardonner, oublier, omettre, mentir.
Les phrases et les rimes sont superbes et l’auteur détricote une situation quasi freudienne avec une délectation rare.
Ce Blanche-Neige est un petit bijou de pure rhétorique.
Un après-conte inventif, fou, délirant, déjanté et totalement décalé.
Pour le comprendre et en savourer chaque miette, il faut être attentif d’un bout à l’autre, mais la pièce n’est pas excessivement longue.
Comme, de plus, il est joué par des acteurs qui en veulent et qui se donnent à fond, cela en devient un petit régal pour neurones en mal de fantaisie.
Eva Codognet est la  jeune princesse en plein désarroi mental, une prestation qu’elle assume haut la main.
Vincent Sornaga est ce personnage au rôle un peu indéterminé.  Si en début de spectacle sa voix ne couvre pas l’énorme distance qui le sépare de nos oreilles, sa prestation finale dans ce rôle de personnage fou est tout bonnement superbe.
Citons auBlanche-Neigessi Selma Alaouien, marâtre dragueuse, par moments bourrelée de remords, mais surtout à classifier dans le genre araignée machiavélique.
Son amant du moment, ce fier et beau chasseur n’est autre que Johann Cornu, il nous offrira sur la fin de la pièce une très belle tirade avec quelques regards très expressifs.
Le prince charmant, rhétoricien dans l’âme et plus attiré par les appâts de la Reine qu’autre chose est le trublion, la mouche du coche qui n’hésite pas à monter les uns contre les autres ou à cafarder.

Blanche-Neige est un conte à revoir et à écouter et sans dormir debout, s’il vous plaît, le spectacle est bien trop original pour cela.

Spectacle vu le 30-11-2006
Lieu : Théâtre Océan Nord

Une critique signée Muriel Hublet

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