Un beau salaud
Pierre Chesnot, l’auteur, nous propose une comédie classique sur un mari volage et les réactions de son épouse sur un registre un peu différent qu’à l’ordinaire.
Georges Léglise endosse, à nouveau, le rôle du mari inconstant, pleutre, couard qui préfère la fuite et l’évitement à la franchise et à l’honnêteté.
L’originalité d’Un Beau Salaud est qu’il joue très peu, une bonne partie de ses paroles sont des apartés avec le public.
Il se présente, dialogue, essaie de se trouver des explications, voire même des excuses.
Il est d’une mauvaise foi écoeurante de condescendance pour expliquer preuves à l’appui, que le public doit le comprendre et même pourquoi pas … l’absoudre.
Dans cette sorte de one-man-show, Georges Léglise n’interviendra qu’au dénouement, le plus souvent en retrait de l’action et laissant ses femmes se dépatouiller et ourdir vengeance et revanche.
Oui, oui… Ses femmes, car elles sont quatre (au moins ?)
Son épouse actuelle (Patricia Paustenbach) et son ex-femme (Myriam Mesdagh) très copines, sa maîtresse (Graziella de Villa)
en titre et la demoiselle (Danila Di Prinzio) pour qui il souhaite tout plaquer et s’envoler pour les plages australiennes. Elles sont fulminent et une femme en colère cela fait déjà du dégât, mais alors quatre.
Pauvre de lui…peut-être ?
La pièce se déroule comme une pelote de laine qu’on tricote le soir au coin du feu (même si cela déplaît à notre Don Juan cinquantenaire) ; elle s’émaille d’éclats de rire, sorte de petites paillettes délicatement brodées (décidément, ces travaux féminins sont omniprésents, obsédants et cause de bien des tourments).
Parmi ces petites perles qui rehaussent la qualité de l’ouvrage, il faut citer
Guy De Hainaut, inénarrable dans son rôle de copain plutôt éméché, Myriam Mesdagh, ex toujours très amoureuse, classique jusqu'au bout des ongles, mais d’une tenue en scène hautement comique et aux réparties toujours très politiquement correctes, mais plutôt acides.
Il ne faudrait pas non plus oublier Graziella de Villa, la maîtresse larguée, qui va nous offrir le panel complet des sentiments de la femme bafouée.
Un beau salaud bien vivant et dynamique.
Un bourreau des cœurs, que l’on fusille avec plaisir d’éclats de rire.
Spectacle vu le 25-02-2007
Lieu :
Espace Marignan - Cabaret 2000
Une critique signée
Muriel Hublet
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