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Ma Terre happy !
Ma Terre HappyAllongé sur un divan rouge vif, Bruno Coppens consulte …
Il entend des voix depuis l’enfance.
Il a… un souffleur et… ça le gêne.
Et avec ce jongleur de mots, là où il y a de la gêne, le public y prend son plaisir.

Le soir où vous assisterez à Ma Terre Happy, pas question d’être fatigué, car ce malade logorrhéique enchaîne les contrepèteries, les jeux de mots et les consonances dans un délire verbal T(rès) G(rande) V(itesse) et associe le terme (non pas l’homme politique) et les mots (non cette thérapie ne fait pas mal sauf aux zygomatiques) dans une union démentielle.

Avec ce bougre d’homme, pas question de vivre une Terne Happy.
Il nous entraîne vers son enfance et sa manie de surnommer les objets qui l’entourent.  Sa bouilloire s’appelle Céline Dion, car on s’empresse de la couper dès qu’elle commence à chanter, ses sandwichs deviennent des Michel Dardenne Ma Terre Happycar beurrés dès le matin et son rasoir un Leterme car jetable.  Petit à petit, il nous conduit vers sa vie actuelle, où il subit, avec un étonnement, les nouvelles terminologies et circonvolutions pseudo rhétoriques de rigueur.  C’est ainsi que désormais un pot de vin devient une rémunération alternative, une prostituée une personne horizontalement accessible et une coucherie une rencontre au sommier.
Sa consultation devient propos à ausculter notre planète bleue pleine de bleus et à parler des aspirations des altermondidéalistes ou de l’Union européenne où quand les délégués font dans leur froc, on ose appeler cela la grande commission européenne.

Mais son plus gros problème reste Capt’ain Mémo, comme il surnomme gentiment son ami terré dans le trou du souffleur.
Diantrement exigeant, l’invisible parleur lui pourrit la vie et l’oblige aux trous de mémoire.  Bruno Coppens saute sur l’occasion pour nous entraîner dans l’inconnu, à l’exploration de celle-ci.
Après une plongée effarante dans les circonvolutions de l’espace et du temps, il nous parlera de souvenirs (notamment sous forme d’hommage à Raymond Devos)  et de réalité. Où est donc la frontière entre les deux ?

Pendant près d’une heure et demie, Bruno Coppens, parle, chante, danse.  Il ouvre une parenthèse verbale Ma Terre Happyoù toutes les folies sont permises et les liaisons dangereuses (grammaticales) autorisées, voire souhaitées.
Il devient illusionniste et fait apparaître à volonté locutions grivoises, aphorismes osés et autres sentences démoniaques avec une apparente et déconcertante facilité.

Avec bonhomie et par le rire, il croque notre actualité et notre mode de vie.
Communicatif et partageur en diable, il fait l’unanimité.
Seuls les zygomatiques sortent drôlement épuisés de cette Terre Happy énergique.

Spectacle vu le 24-08-2007
Lieu : Festival Royal de Spa (Salon Gris)

Une critique signée Muriel Hublet

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