Début de fin de soirée
La musique s’est tue, le silence retombe sur l’appartement, la porte du palier se referme enfin.
La soirée est terminée.
Félix et Mathilde peuvent souffler.
Il est 2h37 du matin.
Il ne leur reste que quelques heures à dormir.
Mais au théâtre, rien ne se déroule jamais comme prévu …
Eric est encore là, le copain célibataire, l’incruste faite homme.
Difficile de le jeter à la porte, il ne reste que cinq minutes, le temps d’une cigarette.
Entre bouteilles vides, gobelets épars, serviettes en papier chiffonnées et cendriers débordants de mégots, entre rangements et dérangements une seconde soirée va débuter.
Guère prévue et encore moins souhaitée, elle va voir s’accumuler les quiproquos les plus déjantés pour empêcher à tout prix le couple d’enfin dormir !
Christelle, la copine éméchée va surgir de la chambre, un livreur de pizza va débouler pour encore corser les rebondissements.
Début de fin de soirée est une pièce menée tambour battant par des trentenaires très énergiques.
Réalistement campée dans notre actualité, elle met en scène des thèmes bien d’aujourd’hui.
Chacun se cherche une identité, un but, une vie, un amour.
Ces angoisses, ces besoins se sentent en sous-jacent, même si on rit beaucoup de voir nos cinq lurons s’emberlificoter dans des situations des plus inextricables.
L’ensemble du spectacle est comme découpé en saynètes. Entre chacune d’elles vient un petit morceau musical.
Du disco au rock en passant par la chanson de farandole La fourmi veut pas donner son miam, tous les classiques y passent.
Ces refrains bien connus accentuent encore cette impression de proximité, cette espèce de communion d’idées, d’identification implicite due au réalisme de chaque personnage.
On échappe cette fois à la désagréable impression de surfait ou d’irréalisme théâtral, chaque protagoniste est tout en nuances et crédible.
Après le succès du Carton (sa pièce précédente, adaptée également au cinéma), Clément Michel nous plonge dans la réalité la plus vraie grâce à une comédie intelligemment profilée et délicieusement ironique
Une pièce à l’humour assez dévastateur, voire grinçant par instants. Elle laisse derrière elle, l’impression d’avoir passé un bon moment, même si on déplore de temps en temps certaines petites baisses de rythme.
Spectacle vu le 19-03-2007
Lieu :
Centre Culturel d'Auderghem
Une critique signée
Muriel Hublet
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