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Verre cassé
Un homme a trouvé sa consolation dans la boisson.
Mais loin d’être un portrait misérabiliste, nous voilà entraînés dans une série de récits truculents, très drôles, mais aussi très amers.
Dans une Afrique haute en couleur, Verre Cassé est un ivrogne, il fréquente le café Le crédit a voyagé. 
S
on patron, L’escargot Entêté, lui a offert un cahier pour noter toutes les histoires qui se racontent dans le bistrot.
Affabulations de comptoir, drame d’une vie, désespoir, larmes, tout se mélange pour créer une galerie de portraits où le groteVerre Cassé sque se mélange intimement au pathétique.
Satire politicienne, critique de la société, mais aussi aveu d’un monde dans lequel beaucoup ne trouvent plus leurs marques, voilà Verre Cassé pour le côté contexte.
Mais dans l’oreille, vous aurez une série de petits récits très ironiques, caustiques qui vous parleront d’hommes tout simplement.
Des hommes comme vous et moi, avec comme seule différence qu’ils sont noirs et qu’ils vivent ailleurs, avec des problèmes pas vraiment différents sur le fond, mais qui avec la forme nous permettent de rire de bon cœur.
Le récit des aventures politico-satirico-magouillées de la création du bistrot Le crédit a voyagé n’est pas pire que certaines des révélations devenues quotidiennes, ou presque, dans l’affaire carolo.
Les maris cocufiés, ça existe partout, les femmes malfaisantes aussi. Verre cassé est un texte finalement très universel simplement servi à la sauce kinoise.
Et il se déguste comme un plat savoureux, aux épices bien dosées.
On s’en lécherait même bien les doigts tant cela semble délicieux.

Les mots d'Alain Mabanckou  (Prix Renaudot 2006) et le jeu des acteurs font qu’on ne peut que sourire ou éclater de rire devant certaines scènes.
Les 4 acteurs se donnent à fond et nous offrent un spectacle généreux en diable, mélange de musiques, de mimes.
Ne Nkanu Luyindula est L’escargot entêté, par le mime, la danse, le chant il est le lien entre les différents récits, il introduit les situations avec énormément d’humour.
Edmond Masambia Nzumbu est VerreVerre Cassé Cassé, il raconte, il note et il commente avec verve le récit de ses deux comparses Gaston Mufunda et Jean-Marie Ngaki Kosi Basak.  A deux voix, ils vont à chaque fois être un seul personnage, jouant écho l’un de l’autre.
L’un commence une phrase, l’autre la finit, l’un accentue ou nuance les propos de l’autre.  Un duo, superbement bien imaginé par le metteur en scène, Roland Mahauden, qui met en avant et qui souligne à merveille le texte et toute sa vérité intérieure.

A voir absolument !

Spectacle vu le 05-12-2006
Lieu : Théâtre de Poche

Une critique signée Muriel Hublet

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