Noces de vent
Dix après, ils se retrouvent sur scène pour nous faire rire (un peu jaune par moments).
Qui me direz-vous ? Mais tout simplement la troupe du Théâtre Loyal du Trac d'Eric De Staercke qui nous revient avec des Noces de vent qui n’ont pas pris une ride.
La famille de Bésieux se réunit pour un anniversaire de mariage.
Dix ans déjà que les 4 frères et sœurs se sont mariés, le même jour et que leurs parents se sont tragiquement tués quelques heures après la cérémonie.
De ces unions commencées sous de drôles d’auspices, qu’en est-il ressorti ?
Pour l’occasion, les 4 couples se réunissent dans le château familial, devenu une ruine, mais encore si cher dans le cœur de chacun et où chaque arbre, chaque pierre garde les souvenirs de 4 bambins heureux ( ?).
Chaque caractère est finement ciselé et va se révéler dans toute sa profondeur. Chacun a ses aspirations et ses déceptions enfouies au fond de lui, cette réunion de famille va les faire éclater au grand jour.
Cela ne se fera pas sans dégâts, parfois même avec un brin de cruauté et quelques larmes, mais pour le spectateur, l’histoire s’accompagnera de pas mal d’éclats de rire. Si le récit frise le pathétique, frôle les tensions, le côté bon vivant et plaisantin de Jan Van Damme (interprété par Olivier Leborgne, un régal !!!), le beau-frère épicier flamand désamorce bien des drames.
A ses côtés, il y a le névrosé, le coincé, le balourd, la nunuche, la BCBG jalouse, la délaissée nostalgique et la réaliste enceinte.
Tout ce petit monde paraît très caricatural sur papier, mais sur scène cela donne un résultat savoureux, qui réussit le difficile pari de ne jamais tomber dans le cliché grossier.
Dns le style très vaudeville, les portes qui claquent en moins (dans un château en ruines cela aurait été trop dangereux), Noces de Vent sont des retrouvailles réussies, traitées le plus souvent sous forme d’apartés, ce qui permet de découvrir petit à petit chaque personnage.
Chacun est attachant, avec sa dose de tendresse, sa passion et ses rébellions. Mais mis tous ensembles, ils forment un bouillon détonnant, un melting pot très belge savoureux et délectable en cette période de fêtes.
Spectacle vu le 21-12-2006
Lieu :
Théâtre des Martyrs - Atelier
Une critique signée
Muriel Hublet
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