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Frank, le garçon boucher
Franck, garçon boucher - Photo Alessia ContuUne histoire de P’tit Cochon totalement déjantée où le méchant loup n’est pas toujours celui qu’on croit.

Frank égrène son enfance de pauvre gamin irlandais, perdu entre un père alcoolique et une mère névrosée et suicidaire.
Rebelle, frondeur, paria, il n’a pour seul ami que Jo.
Mais difficile, quand on est en marge, de résister aux remarques acerbes et aux aléas de la vie.

Sur scène, Frank est dédoublé.
Jean-Jaqui Boutet, adulte vieillissant, avec des gestes et des tics d’attardé, raconte son enfance.
Alain Eloy (époustouflant !) nous la fait Franck, garçon boucher - Photo Alessia Contuvivre.
Deux espèces d’encadrements mobiles emplissent quasi tout l’espace.  Ils sont tout à la fois, piste de jeu, porte, prison, échafaudage, maison, pensionnat,… Quelques chaises et des comédiens présents en permanence complètent le dispositif scénique.
Anne-Claire, Audrey D'Hulstère, Denis Lamontagne et Patrick Ouellet endossent tous les autres rôles. 
Des voisines cancanières au policier, du patron boucher au curé aux tendances douteuses, de Jo à Philippe, de la mère bourge coincée à l’oncle bohème, de l’alcoolo à l’infirmier tout se fait dans des costumes, délicieusement kitsch d’Erica Schmitz, soigneusement étudiés pour permettre des changements rapides.
Le spectacle fait appel à l’artiste avec un grand A, chanson, danse, claquettes, accordéon, cris d’animaux, mime, monocycle, sauts, toutes les disciplines se mêlent en un ensemble d’une unité incroyablement vivante et pFranck, garçon boucher - Photo Alessia Contuarlante.
Exigeante avec les artistes, la mise en scène soufflante de Michel  Delaunoy nous offre un spectacle détonnant, sans temps morts, qui enchaîne humour et tristesse, dérision et nostalgie, souvenirs heureux et réminiscences cruelles.
Entre fascination, envie de marquer le tempo musical du pied et stupéfaction par tant d’audace et de rebondissements, le public est, pendant 1h40, comme scotché à son fauteuil par une histoire fantasmagorique, une allégorie drolatique.
Médusé, séduit, amusé, sonné, choqué parfois, on en ressort un peu groggy, mais pas nullement indifférent à ce P’tit Cochon magistralement interprété par Alain EloFranck, garçon boucher - Photo Alessia Contuy et très bien servi par tous les artistes belges et québécois qui, sur scène ou dans les coulisses,  ont œuvré à cette inénarrable et louftingue tragi-comédie.

Spectacle vu le 04-05-2007
Lieu : L'Ancre

Une critique signée Muriel Hublet

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