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Candide
Candide - Théâtre Royal du ParcUne présentation originale et innovante pour ce classique de Voltaire.
Le metteur en scène, Jean-Claude Idée, a eu l’inspiration audacieuse d’utiliser un contexte novateur.
Il situe l’action à Ferney, dans la propriété où le célèbre philosophe a fait aménager, dans sa buanderie un petit théâtre pour assouvir sa passion pour cet art qu’il adorait.
Il pousse l’originalité plus loin en nous proposant d’assister à la première représentation publique de Candide mis en scène et commenté par l’illustre auteur.
Nous assistons donc également aux préparatifs, aux conseils que donne le maître à ses interprètes, aux petites discussions qui vont précéder la pièce.
Jean-Claude Idée nous offre un imaginaire de son cru, guère éloigné de la réalité.  Voltaire était coutumier du fait.  Il faisait jouer, chez lui,  très régulièrement, des spectacles.  Il mélangeait sur scène, ses proches, des domestiques, des gens du cru et des comédiens célèbres, sans rechigner lui-même à monter sur les planches.

Dans quasi un véritable tour de force visuel et humain, le metteur en scène nous entraîne d’Allemagne en Hollande, du Portugal en Espagne, du Brésil au Paraguay, d’Angleterre à Venise, de l’Eldorado à Constantinople.
Jean-Claude Frison est Voltaire, maître des lieux, metteur en scène et commentateur, zwanzeur et primesautier.
Vincent Vanderbeeken est Candide, son élève, son disciple et un peu du grand homme lui-même.
Le reste de la distribution enchaînera rôle sur rôle, se glissant d’une robe à un uniforme, d’un grimage à un masque, se transformant de marin en baronne, de valet en infirmière, de boyard en bourreau, d’indien en vénitien, de jésuite en en derviche.
Soit douze comédiens (dont entre autres Stéphanie Blanchoud, Alexandre von Sivers, Frederik Haugness) et quelques figurants pour plus d’une centaine de rôles.
Un résultat impressionnant et assez bluffant donc que de réussir à soutenir un rythme rapide, sans faille, sans erreurs de texte et sans nous laisser l’impression de déjà vu.Candide - Théâtre Royal du Parc
Serge Daems signe ces costumes évocateurs et ce décor malléable à volonté qui devient, par exemple, d’un simple bout de bois navire ou bûcher, d’un bout de tissu mer en furie ou alcôve coquine.

L’esprit de Voltaire est présent du début à la fin,
Son Candide devient sous la férule de Jean-Claude Idée une délicieuse comédie, un propos philosophiquement sérieux enrobé d’un emballage ironiquement amusant pour se terminer dans une prière optimiste pour un avenir pacifique et humaniste.

Spectacle vu le 28-04-2007
Lieu : Théâtre Royal du Parc

Une critique signée Muriel Hublet

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