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Mauvais rêve
Mauvais RêveSeul en scène, Benoît Verhaert nous conte sa vie.
Il est Jay, un créatif publicitaire, un homme brillant, séduisant et amoral à qui tout semble réussir.
L’argent et le succès sont ses moteurs.
Il a une vie maîtrisée, réglée comme du papier à musique.
Il chronomètre tout, du temps d’arrêt aux feux rouges au nombre de minutes pour manger un repas cuit au micro-ondes pour ne rien perdre, ne rien gaspiller..
Pourtant, chaque nuit, un rêve le hante et va peu à peu influer sur sa vie, la bouleverser et la transformer en un véritable cauchemar.
Sur le papier, cela semble très classique et pourtant…
L’acteur signe une performance éblouissante.
Il joue, il mime Jay, seul face au public mais aussi face à l’écran.
Une grande toile blanche, miroir de sa vie, projecteur de ses pensées, qui montre en images ce qu’il évoque en mots.
Son bureau, sa voiture, ses amours fugaces, Mat son +/- ami, s’intercale, conversent avec lui dans un spectacle réglé au millimètre.
Benoît Verhaert est extraordinaire de naturel et de synchronisation.
Rien de semble forcé, tout coule de source, pas une seconde de décalage !
Un véritable tour de force surtout quand comme ce soir, l’assistance était particulièrement bruyante et irrespectueuse.
Mais derrière la prestation et l’originalité du mélange cinéma-théâtre, il y a aussi la pertinence du propos.Mauvais Rêve
Elle remet en question les valeurs fondamentales que l’on tente de nous inculquer et qui se mesurent en succès, argent et réussite sociale.
Un questionnement existentiel, délicatement dissimulé dans un texte qui marie un équilibre plaisant entre rires et larmes, entre caricature et portrait intimiste.
Ce Mauvais Rêve est loin d’être un cauchemar, mais plutôt un réveil à vivre de toute urgence, sur nous et sur les autres.

Spectacle vu le 16-03-2007
Lieu : Atelier 210

Une critique signée Muriel Hublet

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