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Delires
DéliresAu départ, un livre d’André Baillon, un auteur belge qui oscille inlassablement entre sensé et insensé, fiction et réalité, Christian Leblicq nous offre un voyage dans un univers étrange et tourmenté.
Il nous fait vivre (grâce à la sublime interprétation de Fabrice Rodriguez) la vie d’un homme perturbé, qui navigue entre rationnel et errances d’un cerveau malade et suicidaire.
Il transforme les petites choses triviales de la réalité quotidienne en des visions oniriques incroyables, mais tellement poétiques qu’on attend le souffle retenu le prochain mot.
Et même quelque chose d’aussi banal que le marc de café est chargé de tant de sens contenu et de non-dits émotionnels qu’il en acquiert une puissance et une magie indicibles.
Entre liberté de penser, folie et refus d’une vie banalement tristounette, que se passe-t-il dans la tête d’un homme jugé comme malade dans sa tête ?
Quels sont les démons intérieurs qui l’agitent ? 
Démons ?  Pas vraiment, mais plutôt des mots !

Des mots qui le hantent, qui le persécutent, qui lui entrent dans la tête, qui le mangent.  Des mots qu’il écrase, des mots qu’il écrit, qu’il dessine, qu’il ne sait retenir, qui lui glissent des mains, pour prendre une vie propre.
Sur une scène épurée, trois chaises et une table.  Comme seuls décors deux horloges irrémédiablement arrêtées sur un temps qui ne passe plus. Fabrice Rodriguez s’agite, pleure, souffre, rêve, hurle, se tord de douleur dans cet univers étriqué. Avec fougue, mais avec une sensibilité incroyable, il nous fait toucher à une folie intime, à la quête impossible d’une paix intérieure à jamais inaccessible.  Une prouesse qui mélange, dans un seul en scène, le subtil et la force d’une incommensurable détresse.

Spectacle vu le 04-10-2006
Lieu : Théâtre des Martyrs - Atelier

Une critique signée Muriel Hublet

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