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Peau de vache
Peau de vacheVéritable garçon manqué, surnommée Peau de vache par ses frères, Marion n’a pas sa langue dans sa poche.
Son caractère entier et bien trempé qui lui fait refuser quasiment toute idée de concession, ses mots sans détour qui n’hésitent pas à appeler un chat un chat (pour rester polie) et son art pour dégager illico presto les pique-assiettes, les cons, les impolis et autres empêcheurs de tourner en rond, la font paraître, pour son entourage, qu'elle mène sévèrement à la baguette,  comme oscillant entre virago et gendarme en jupons.
Si son mari, un violoncelliste de renom, s'est accoutumé, à la longue, aux éclats de sa foudroyante moitié, force lui est de reconnaître qu’un peu de calme, de sérénité et de douceur ne seraient pas pour lui déplaire de temps en temps.
Quand déboule la gauche, timide, mais charmante Pauline dans leur jardin, les choses vont tout petit à petit déraper.
Les caractères se dévoilent, plus forts, plus intransigeants, plus subtils, plus féroces aussi pour le plaisir de nos zygomatiques.

Véritable pivot de ce spectacle joyeux, débridé et drôlement décapant, Perrine Delers (Marion) navigue aisément entre dragonne, chameau et adepte d’une zénitude aussi mielleuse que cocasse.Peau de vache
Si son énergique présence n’arrive pas à contaminer une Éléonore Peltier un peu trop discrète pour ce rôle de fausse doucereuse, elle trouve par contre un solide répondant dans le couple des Durand-Bénéchol (formidables Laurent Renard et Colette Sodoyez) ou dans l’expressif Cazenave (le vétérinaire interprété par Frédéric Clou.  Tiraillé entre ses deux femmes, Pierre Pigeolet réussit à tirer son épingle du jeu, à coups de mimiques désabusées et de veuleries bien masculines.
Signée Pierre Barillet et Jean-Pierre Gredy et habilement mise en scène par David Michels, pour permettre une adaptation facile à chacun des lieux visités par la Tournée des Châteaux, cette Peau de vache, virago agaçante et attachante vous offrira une chouette soirée de détente.

Spectacle vu le 07-08-2016
Lieu : Festival Royal de Spa (Salon Gris)

Une critique signée Muriel Hublet

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