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Conte de fées
Conte de féesIl était une fois…
Nous avons tous été bercés par ces quelques mots, prémices de récits féériques, idéalisées et au happy-end garanti.
C’est un principe immuable.
On ne doit pas y déroger !
D’accord, dans les histoires que nous racontait maman, il y avait bien des monstres, des sorcières, des belles-mères acariâtres, des ogres malintentionnés, de loups affamés, des chasseurs féroces et autres joyeusetés de même acabit qui venaient mettre en danger l’existence paisible des héros.
Mais la fin était heureuse, obligatoirement !

Mais pourquoi est-ce obligatoire ?
Pourquoi le Petit Prince ne pourrait-il pas connaître un sort horrible, subir d’atroces souffrances ou mourir ?
En partant de ce postulat, l’auteur Thierry Lambert confronte et surtout bouscule allégrement les deux opinions.
Il oppose ainsi le classicisme d’un conteur BCBG, à la limite presque coincé dans une rigidité cocasse (impeccable Thibault Nève) à un jovial iconoclaste, véritable trublion envahissant (l’épatant et énergique Rachid Benbouchta).
De cette collaboration presque forcée entre eux va naître une parodie jouissive et totalement loufoqConte de féesue.
Sébastien Chollet s’empare habilement de ce texte déjà franchement décalé et le bonifie d’une mise en scène inventive et décapante.
Thierry Lambert voulait briser les codes des contes.
Par sa créativité unie au talent de Thibault Nève et Rachid Benbouchta, Sébastien Chollet les fait carrément voler en éclats (de rire), n’hésitant pas à chambouler ceux du théâtre par la même occasion.

Noire de noire, cette comédie burlesque et ludique si elle évoque le sort d’un petit prince enfermé derrière de hauts murs, entouré d’un monde hostile, devenu aveugle suite à l’attaque d’un monstre, affublé d’un canari alcoolique et dépressif comme tout compagnon de jeu, est surtout une superbe fantaisie et une farce désopilante.

Spectacle vu le 17-11-2015
Lieu : Centre Culturel des Riches-Claires

Une critique signée Muriel Hublet

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