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Hasta la Vista Omayra
Hasta la Vista Omayra   Moderne Cassandre
Muse de la mythologie grecque, Cassandre possédait le don de prévenir l’avenir, mais personne ne croyait en ses prédictions.
Jouer les Cassandre est aujourd’hui être un pessimiste, un annonciateur de malheurs parfois exagérés.
Jeune femme moderne, la Cassandra d’Hasta La Vista Omayra vit à l’heure des médias et d’internet.
Des moyens de communication utilisés pour nous sensibiliser à tous les problèmes du monde : génocide, excision, vivisection, violences conjugales, enfants battus, travail forcé, enfants-soldats, parabène, élevage intensif, couche d’ozone, huile de palme, pédophilie…
On ne cesse de nous demander de prendre position par un clic salvateur, de nous engager, de faire un geste citoyen.
Mais cela suffit-il pour avoir bonne conscience ?
Cela nous suffit-il pour nous sentir rassurés et en sécurité ?
Maîtrisons-nous encore ce monde qu’on nous dépeint sans cesse en noir ?
L’auteure, actrice et metteuse en scène Jeanne Dandoy n’a pas choisi par hasard de nommer son personnage Cassandra.
Elle est à un tournant de son existence.Hasta la Vista Omayra
Pendant des années, elle s’est investie dans des pétitions, dans des ‘causes humanitaires’.
Aujourd’hui, en elle, grandit la vie.
Mais que va-t-elle offrir à cet enfant ?

Inquiétudes d’une future mère sur l’avenir, torturée par un sentiment d’impuissance grandissante, Hasta La Vista Omayra est le portrait d’une femme fragile, au bord du gouffre.
Vacillera-t-elle ?
Réussira-t-elle à trouver des raisons de se frayer un chemin dans cette jungle effrayante, dans cet univers sauvage qui semble devenir de plus en plus fou ?

Dans une vision onirique et poétique, nous plongeons dans les pensées de Cassandra au moment où elle vient de décider de mettre un terme à sa vie.
Une mise en scène subtile (et superbe) mélange les projections vidéo, les lumières et le jeu de la comédienne pour nous emporter entre réalité et fiction, entre réel et imaginaire. 
Hasta La Vista Omayra risque cependant de dérouter plus d’un spectateur
Cette immersion dans les méandres d’une pensée torturée et tortueuse pourra paraître décousue, faite parfois aussi de répétitions, mais ne cessera jamais de séduire par son splendide et angoissant esthétisme.
Une formidable réussite visuelle !

Spectacle vu le 09-11-2015
Lieu : Théâtre de Poche

Une critique signée Muriel Hublet

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