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Frankenstein Junior
Frankenstein JuniorQui ne connaît pas Mel Brooks, un des maîtres du cinéma comique et parodique (La Folle Histoire du monde, Sacré Robin des Bois, Les Producteurs…) ?
Sa créativité ne l’a pas limité qu’au grand écran.
Il a également adapté certaines de ses réalisations en comédies musicales.
Dans Frankenstein Junior c’est le film fantastique et d’horreur qui est passé à la moulinette par l’humour caustique de Mel Brooks.

Frederick Frankenstein, petit-fils du docteur Victor Frankenstein, est un scientifique ‘sérieux’, en rien intéressé par les travaux qu’il juge peu recommandables de son aïeul.
Quand il hérite de son château transylvanien, il s’y rend par obligation. Difficile pourtant, quand tout le monde vous y pousse, de renier le virus familial, ni de résister à la tentation de se plonger dans les recherches de son grand-père.
Un nouveau monstre va-t-il venir terroriser les villageois ?

Monté pour la première fois en Belgique, le spectacle est d’abord et avant tout une histoire de passion et d’investissement humain.
D’un cours de théâtre au Collège St Pierre de Bruxelles à la création d’une véritable troupe d’adolescents (entourés par des professionnels), Les Gosses Révoltés sont nés et osent hardiment (et brillamment).
Après Mathilda, jouée l’an dernier, ils rééditent l’exploit avec Frankenstein Junior.
Épaulés financièrement (pour l’achat des droits) par Une Histoire de Famille (a.s.b.l axée sur l’hyperplasie congénitale des glandes surrénales, une anomalie génétique rare) et après neuf mois d’un labeur acharné, ces jeunes gens affrontent à nouveau le public.

Sur scène, 25 chanteurs et danseurs, âgés de 14 à 17 ans et 13 musiciens (sous la direction d’Arnaud Giroud) vont, pendant plus de deux heures (hors entracte), se donner à fond pour vous entraîner dans cette joyeuse loufoquerie menée à un train d’enfer.
En coulisses, c’est un travail de longue haleine qu’il faut souligner, avec en point d’orgue l’originalité du décor (Cécile Balate et Laureen Joyce-Centner), les nombreux et variés costumes (Anna Terrien et Heloise Mathieu), l’éclairage (Didier Van Lancker) et le maquillage (Valko).
Frankenstein Junior
Véritable maître d’œuvre, Damien Locqueneux coordonne et met en scène le tout (avec l’aide de Nora Alberdi aux chorégraphies).
Rien n’a été négligé. Chaque tableau a été étudié (voire décortiqué) dans les moindres détails pour, sans cesse, attirer l’œil du spectateur par un geste, un gag, un accessoire.
Derrière l’énorme et non-négligeable investissement humain, c’est le talent qu’il faut souligner ici.
Frankenstein Junior est une pépinière d'artistes en devenir.
Impossible de tous les citer.
Mais au-delà de la dynamique collective, nous nous devons d’épingler la présence et la truculence de Jacques Fruythof (Igor), le charme piquant et la morgue drolatique d’Anna Vinci (Frau Blucher), la voix superbe et prenante de Nicolas Djuroski  (l’ermite aveugle), la gestuelle expressive d’Arthur Leroux (le monstre magnifiquement grimé) et la prestation de Lucien Dumesnil qui, de bout en bout, assume avec brio le rôle de Frederick Frankenstein.

Ne ratez donc pas ce (trop) court rendez-vous avec ces jeunes interprètes volontaires, généreux et talentueux, qui s’en donnent à cœur joie, au service d’une comédie musicale haute en couleur, cocasse et délicieusement décalée.

Spectacle vu le 16-10-2015
Lieu : Théâtre Saint-Michel

Une critique signée Muriel Hublet

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