Logo
Lisbeths
LisbethsQuand l’amour bégaye
Pietr sillonne la France de long en large pour vendre des encyclopédies.
Un jour, à Tours, un bistrot, un rire, une rencontre… Lisbeth.
Vendeuse de bijoux, elle s’est séparée de son mari-patron dans l’après-midi.
Sans même s’être fixés rendez-vous, le lendemain, ils sont là assis tous deux, pleins d’espoir.
Elle est fantasque, il est fasciné et séduit.
Une relation électrique faite d’attirance et de fébrilité se tisse entre eux
Que cherche-t-il ?
Qu’espère-t-elle ?

Dans une écriture rapide et moderne, avec un langage cru, mais sans aucune impudeur ou vulgarité, l’auteur Fabrice Melquiot confronte l’intensité et le chamboulement des émotions aux réalités et aux contradictions de ces deux cabossés de l’âme.
Il nous fait vivre leur urgence amoureuse, leurs moments chaudement épicés, mais aussi leurs pensées, leurs non-dits, leurs silences si éloquents.
Hésitations, balbutiements, bégaiements, fissures, fêlures… 
Habilement, il laisse transparaître les ombres de leur relation.
Chacun s’y engouffrera différemment et y percevra un rêve, un fantasme, l’effet de l’usure du temps ou encore la peur de s’engager.

LisbethsFlamme vive au visage solaire, Isabelle Defossé joue à merveille l’ambiguïté, la retenue et une fragilité entreprenante.
Georges Lini se révèle touchant dans son interprétation de cet homme à la fois gauche et exalté par l’irruption de cette tornade dans la monotonie de sa vie.
Également metteur en scène de ce huis clos, il réussit à nous entraîner dans cette aventure amoureuse d’apparence banale, mais qui recèle toute la complexité et la profondeur des sentiments.
On lui reprochera peut-être l’utilisation pour certains soliloques d’un micro qui déforme et assourdit sans véritable nécessité les voix.
Un bien petit bémol pour une jolie pépite théâtrale séduisante, surprenante et dérangeante qui interroge sur nos sentiments, notre tendance à les magnifier ou à les laisser se ternir par l’usure du temps et la réalité du quotidien.

Spectacle vu le 15-11-2015
Lieu : Atelier Théâtre Jean Vilar

Une critique signée Muriel Hublet

Imprimer cette page
Enregistrer cette page sous format PDF