Logo
Sarah et le cri de la langouste
Sarah et le cri de la langousteEté 1922, Sarah a 78 ans.
Sur la terrasse de sa propriété de Belle-Île-en-Mer, la vieille dame lutte contre le temps.
Grande tragédienne, vedette adulée, connue autant pour son talent que pour ses frasques et son franc-parler, Sarah Bernhardt combat sa mémoire défaillante, peaufine ses souvenirs, s’évertue à encore contrôler son image et surtout de maîtriser celle qu’elle laissera après sa mort.
Dans cette comédie en demi-teintes de John Murrell, adapté en français par Georges Wilson, c’est la peur de vieillir, de mourir, la fin de vie qui sont évoqués derrière les volte-face d’une star impulsive, d’une battante qui a toujours tout dirigé, manipulé, dicté.

A ses côtés, son secrétaire Georges ‘Pitou’ à la fois confident, protecteur tente de la modérer, de cadrer, de la surveiller.
Bourru et pataud, il essaie de satisfaire la diva jusque dans ses plus loufoques lubies.
Occupée à rédiger sa longue biographie, pour réussir à se remémorer les rencontres et les faits qui ont émaillé son existence tumultueuse, Sarah exige de Pitou qu’il se glisse dans différents personnages, masculins comme féminins, et lui donne la réplique…
Une dernière manière d’encore être une actrice ?  
Sarah et le cri de la langousteUne occasion de se sentir encore vivante ?

Dans le superbe décor et les somptueux costumes de Thierry Bosquet et sous la houlette du metteur en scène Adrian Brine, Suzanne Colin et Léonil Mc Cormick ont un jeu complice, tout au service de ce dialogue intimiste. 
Transformé en voyeur de luxe, le spectateur découvre la femme derrière le mythe. Au-delà de la tendresse et de l’émotion, Sarah et le cri de la langouste nous propose aussi de véritables moments savoureusement drôles (les différents rôles de Pitou notamment).

Spectacle vu le 10-10-2015
Lieu : La Valette

Une critique signée Muriel Hublet

Imprimer cette page
Enregistrer cette page sous format PDF