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Notre critique de Niets

Niets  Ancien critique de cinéma et de théâtre, Nic Balthazar s’est lancé dans la réalisation de documentaires.
Il est revenu au-devant de l’actualité grâce à son premier long métrage, Ben X (sorti en 2008).
Niets est l’adaptation théâtrale francophone du livre Niets was alles wat hij zei  (Il ne disait rien du tout)  dont le film a été tiré.
Nic Balthazar s’est inspiré d’un fait divers, le suicide d’un jeune garçon de 17 ans, considéré comme autiste « léger ».
C’est donc une rébellion, un cri contre cette classification doublement banale et déshumanisante que pousse l’auteur.
La mort devient un fait divers et le mot léger banalise un handicap que trop souvent on réduit à Rain Man.
Si la plupart de ceux-ci sont physiques ou mentaux, les handicapés du sentiment continuent à pulluler.

Brûlant et universel, Niets crée la polémique et interpelle encore aujourd’hui.
S’il s’adresse au domaine associatif, médical, psychosocial, il est loin de lui être réservé.  Il concerne chaque public dont le scolaire, pour le sensibiliser à la différence.

La scénographie d’Annik Notte recréée la chambre de Ben, les murs inclinés et l’espace sans fenêtres qui vont en se rétrécissant pour mieux représenter l’enfermement si pas physique du moins psychologique de l'adolescent.
Sur scène, le comédien est seul (comme Ben face à ses tortionnaires) et interprète (magistralement) tous les rôles,  nous faisant ressentir les sentiments de Ben, son désespoir, sa solitude et ses souffrances, véritables tortures mentales.
Annik Notte  signe aussi la mise en scène de Niets, elle mélange le théâtre et la vidéo, projetant ainsi un reportage style journal télévisé qui décrit le sort du jeune autiste au travers d’interviews d’enseignements, de sa mère et de condisciples.
Si l’on peut reprocher à ce procédé de casser un peu le rythme et l’émotion, il a le mérite de mettre en parallèle la douleur morale de l’un et l’indifférence voire l’incompréhension des autres.

Dans la salle du Théâtre de Poche, les spectateurs sont de tous âges et de tous milieux. Nous avons ainsi eu l’occasion, grâce à la présence de nombreux adolescents (public scolaire) d’assister à une double représentation ; à une démonstration vivante et sonore de cette intolérance à la différence.
Certains étudiants n’ont pu s’empêcher de ricaner devant les postures physiques de Ben.  S’ils adressent involontairement un véritable coup de chapeau au talent de l’acteur Martin Swabey, ils soulignent  sans s’en rendre compte et devrions nous dire tragiquement, la pertinence du propos de Nic Balthazar.Niets
Si leurs remarques, leurs ricanements et leurs rires dérangent, nous devons les remercier de nous faire vivre cela de si près, d’ainsi mieux toucher l’essence même de Niets.
Ils nous ont également permis d’encore mieux apprécier le travail de Martin Swabey qui, imperturbable, continue à jouer, jusqu’au moment où subitement, il arrête tout et interpelle les perturbateurs, leur demandant le silence avant de reprendre sans accrocs et tout aussi magnifiquement la suite tragique de son monologue.

Vous n’aurez pas tous la chance de vivre doublement cette leçon de bêtise humaine ou d’indifférence. Pourtant, vous ne sortirez pas indemne d’un spectacle digne d’un cauchemar éveillé qui parle sans détour de notre quotidien et d’un de ses pires défauts... l’intolérance.
De même, vous découvrirez en Martin Swabey un comédien plus que prometteur qui vit littéralement et transcende sur scène l’émotion et la souffrance d’une victime de la différence.

Muriel Hublet
Spectacle vu le 16-11-2010
Théâtre de Poche
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Présentation du spectacle :
Résumé :
Nietstitre>Niets nous raconte l’histoire de Ben, adolescent autiste léger, aux prises avec notre monde, avec lui-même.
L'affiche :
De Nic Balthazar
Avec Martin Swabey
Et par ordre d’apparition à l’écran :
François De Brigode: le présentateur télé
Luc Vangrunderbeeck: le directeur d’école
Alain Eloy:le professeur de métaux
Valéry Stasser: Coppola
Manuela Leone: Maaike
Annik Note: la mère
Xavier Elsen: Bogaert, Grégory Praet: Desmet
Alexandre von Sivers: le psychiatre
Coralie Vanderlinden: Barbie
Mise en scène et scénographie Annik Notte
Une création du Théâtre de la Nuit

Les prochaines représentations :

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