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Notre critique de Blackbird

Puissant et brillant … Bis !
Huis clos entre un homme et une femme.
Des retrouvailles contraintes 15 ans après.
Après quoi ?
La question est là, lancinante.
BlackbirdLa gêne est perceptible, la peur suinte entre les mots.
Vite, vite, il la pousse dans la cantine (sorte de dépotoir où les employés accumulent déchets alimentaires en tout genre).
Il la cache ?
Il a craint l’opinion de ses collègues ?
Pourquoi ?
Que s’est-il passé entre eux jadis ?
Petit à petit, les vérités vont émerger.
Un pluriel bien nécessaire, car chacun a ressenti les choses différemment, a vécu leur histoire autrement.

Lui (Angelo Bison), homme de 40 ans, un peu déboussolé par sa vie est tombé amoureux d’une enfant de 12 ans.
Amour ou pédophilie ?
La loi des hommes a tranché, il a été condamné, il a subi sa peine, il s’est reconstruit une nouvelle vie.

Elle (Valérie Marchant), jeune victime de 12 ans, a dû grandir avec cela, avec la honte de ses parents, le doigt pointé vers elle de son entourage, la compréhension des choses qu’on essayé de lui inculquées les psychiatres.
Par hasard, bien des années après, elle aperçoit sa photo dans un magazine.
Elle a rassemblé tout son courage pour venir l’affronter, sur son lieu de travail.

Ils vont s’affronter, se craindre, se dévoiler, avec des mots simples, des paroles fortes.
Ils se retrouvent pour la première fois face à face.
Au-delà de la rage, la rancœur et l’horreur, ils ont enfin l’occasion de s’avouer ce qu’ils n’ont pas su ou pu se dire.
Un texte interpellant, puissant, prenant et sans parti pris de l’écossais David Harrower.  Profondément humain, il nous décrit une situation touchante, une réalité qui se cache derrière les grands titres des tabloïds, derrière les commérages d’un quartier.

BlackbirdAu risque d’en choquer beaucoup, il laisse aussi la parole au bourreau en décrivant avec beaucoup de finesse tous les sentiments.  En rendant perceptible les affres et les désespoirs de l’un comme de l’autre, il confronte les deux détresses, il laisse les douleurs s’exprimer (notamment dans un poignant monologue de Valérie Marchant), pour renvoyer dos à dos deux victimes incomprises et inconsolables, deux vies à jamais détruites.
Loin d’être un réquisitoire contre la pédophilie, Blackbird crie une juste colère, hurle une culpabilité extrême, pleure un amour anormal, crie une double souffrance solitaire et quémande un pardon impossible.

Valérie Marchant et Angelo Bison nous offrent une interprétation vibrante, ils nous transportent pendant une heure et demie dans une parenthèse de sentiments, d’aveux et de non-dits.
Nous les avions déjà admirés l’an dernier dans Hiver.
Après Blackbird, on va les exiger encore plus souvent.
Il serait injuste d’encenser de manière très méritée ce duo exceptionnel et ne pas citer la toute jeune Julie Dalschaert qui apparaît comme un petit météore lumineux, mais qui dégage déjà une surprenante présence scénique.
Michael Delaunoy, pour sa première mise en scène au Rideau, signe un travail soigné, vif et très impressif. Ce sera donc un plaisir de l'y retrouver prochainement dans son nouveau travail de directeur artistique.
Une seule conclusion s’impose donc …
On en redemande !

Muriel Hublet
Spectacle vu le 25-11-2007
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Présentation du spectacle :
Résumé :
Blackbirdtitre>Parce qu’elle l’a reconnu sur un dépliant publicitaire, Una retrouve Peter. Il a une nouvelle identité maintenant ; quinze ans plus tôt elle le connaissait sous le nom de Ray. Il avait alors quarante ans, elle en avait douze. Il a fait de la prison et elle est toujours en analyse. Ce qui s’est passé entre eux et qu’ils n’osent nommer, dérange et interpelle. Aujourd’hui l’un et l’autre sont adultes et c’est comme s’ils n’avaient jamais cessé de vivre cette histoire, d’où l’amour n’est peut-être pas absent.
L'affiche :
D'après un texte de David Harrower
Avec Angelo Bison, Valérie Marchant
Dans une mise en scène de Michael Delaunoy

Les prochaines représentations :

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