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Notre critique de Bob Jesus

Mortelle rencontre avec un croque-mort ?
Une scène sobre et sombre.
Un décor presque fonctionnel fait de lustres, de tables en acier où s’amassent papiers, verres, vin et zakouski (une scénographie de Sarah de Battice).
Après quelques minutes de musique surgit un énergumène (Didier Gesquière tout à la fois auteur et interprète) pressé en bras de chemise qui se saisit de ses Bob Jésus lunettes et refile en coulisse d’un pas énergique.
Petits rires discrets un peu gênés avant que ne revienne l’étrange personnage sanglé dans son costume noir de cérémonie.
D’emblée le ton est ainsi donné, nous sommes dans du total décalé.
Bob Jésus (au nom étrangement presque prédestiné) est ordonnateur des pompes funèbres, thanatologue, soit pour dire plus simple et appeler un chat un chat un croque-mort, un maquilleur de cadavre.
Oups, à entendre ces mots, il va bondir de rage face à une telle désinvolture de propos.
C’est qu’il est fier le bougre.
Son arrière arrière-grand-père, dès 1891, a posé les bases de l’entreprise familiale. 
Son métier est donc un héritage, un sacerdoce, une vocation.
Bien plus qu’un travail, il accomplit gestes et rites avec respect, mais aussi avec une certaine dose de réalisme et d’à-propos.
Pendant un peu plus d’une heure, il va parler de lui, de sa famille, de sa vie, de ses rêves, de ses clients, de ses déceptions en accumulant jeux de mots, ironie et humour noir.
Parler de la mort n’est jamais évident, Bob Jésus le fait pourtant avec presque de la désinvolture quand il évoque l’utilité des chaussures bien cirées, les coups de pub, le besoin de notoriété de sa profession, quand il réclame une princesse à enterrer pour prouver son talent,
Et pourtant derrière les propos volontairement choquants, derrière le réel business qu’est la mort se remarque le grand respect pour l’homme horizontal que ressent ce dépressif croque-mort.
Si tout n’est pas toujours fluide, si certains passages font hésiter entre confidences d’une âmeBob Jésus en peine et conférence d’un goût douteux, si le spectacle souffre de petites baisses de rythme par instants, l’ensemble reste plus qu’amusant et se joue avec délectation de l’homme vertical et de sa phobie inconsciente de la mort.
L’homme brouillon caché derrière le masque compassé de la retenue et de la bienséance obligatoire est attachant et livre avec fougue et surtout avec un cruel cynisme ses considérations grinçantes sur la mort, son décorum et ses dérives.
Décalé, ironique, caustique et décapante, cette petite valse rieuse avec la mort amusera et déridera sur un sujet trop souvent tabou, même si on n’en sort pas …mort de rire.

Muriel Hublet
Spectacle vu le 08-04-2008
Centre Culturel des Riches-Claires
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Présentation du spectacle :
Résumé :
Bob Jesustitre>Bob Jésus est croque-mort par tradition familiale.
Il nous reçoit dans son lieu favori, la pièce où il soigne avec ferveur l’apparence des corps qui lui sont confiés.
Il évoque ses origines, les débuts de son trisaïeul aux Etats-Unis d’Amérique, sa passion pour son métier, ses doutes, ses espoirs, les événements qui ont jalonné sa vie, son goût immodéré du café, les insomnies qui s’ensuivent et qui lui permettent de vivre ses nuits en compagnie des morts qu’il préfère à ceux qu’il appelle les verticaux…
L'affiche :
De et avec Didier Gesquière
Mise en scène : Sofia Betz

Les prochaines représentations :

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