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Notre critique de Marina Ou comment Herman De Croo m’a sauvé la vie

Je t’aime, Ik hou van jou, Ti amo, …

Les oignons et le riz au lait
Marina Ou comment Herman De Croo m’a sauvé la vieDans un décor composé principalement d’une palette de ce produit un peu oublié, mais qui a fait le régal de bien des générations de gosses en culottes courtes, Luckas Vander Taelen (chanteur rock populaire flamand, réalisateur pour Strip-Tease, échevin à Forest,…) évoque en français son premier amour.
Une brunette de douze ans, fille de bottiers italiens, Marina va envahir toutes les pensées d’un gamin flandrien et y remplacer petit à petit Eddy Merckx, les petites voitures et le riz Bosto.
Avec humour et tendresse, il revit avec les yeux candides de l’enfance l’ouverture du Bon Marché et son coca gratuit, les trois de folie carnavalesque dans une ville qui s’emmerde le reste de l’année, les oignons, la Grand-Place, Dikke Pol, le savon Lux, la piscine de Mr Dobbeleer, …
Attachant, il nous entraîne avec lui dans un récit drolatique et touchant qui nous fait prendre conscience qu’à douze ans, rien ne différencie un petit garçon qui vit ses premiers émois amoureux. 

Alostois ou couvinois, même combat.
Sus à la timidité, aux mots bloqués au fin fond d’une gorge enserrée, aux chagrins qui font pleurer comme un veau, … .
Haro sur les interrogations de mathématique qui sont de réelles tortures (pour lesquelles Amnesty International reste pourtant étrangement passive), sur les classes surpeuplées et surchauffées où l’on entasse des gosses comme d’autres empilent les prisonniers à Guantanamo, …
Émoi de la première éjaculation, de la découverte de cette capacité à jouir sans embêter personne ; exploration du monde féminin et de ses premières inconstances;  premiers marchés au bétail (ces espèces de farandoles où exposé comme des animaux de foire, on est soupesé, examiné et choisi pour son physique avant de recevoir les deux précieux bisous sur la joue) ; ….

Et Herman De Croo dans tout cela?Marina Ou comment Herman De Croo m’a sauvé la vie
Ministre de l’Éducation Nationale, il impose la mixité dans les écoles en 1969.
Il a ouvert tout grand, à beaucoup de gamins, les fenêtres sur la féminité, sur le sexe et sur l’amour.
Pour Luckas, il devient une référence, une sorte de Dieu, un mentor même.
L’homme politique lui apparaît en songe et lui dicte la conduite à tenir.

Je t’aime, Ik hou van jou, Ti amo, …
Ponctué d’intermèdes musicaux astucieusement choisis (joués en live par Kloot Per W et interprétés par un Luckas Vander Taelen déluré), ce spectacle au titre cocasse, replonge la cinquantaine bien sonnée de l’artiste (dans le texte, soixantaine énergique en réalité) dans sa puberté naissante.
Avec bonhomie, gouaille et l’œil pétillant de malice, il transforme le public en un complice, un confident intime, avec qui il va partage, le temps d’une soirée, un parcours amoureux presque familier, où chacun s’y retrouve par bribes.
Et si les anecdotes de ce petit alostois différent de celles d’un couvinois, elles ont le mérite, pendant quatre-vingt minutes de tendre une fragile passerelle de compréhension entre deux communautés que l’on voit trop souvent hélas, se déchirer.

Muriel Hublet
Spectacle vu le 18-10-2008
La Samaritaine
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Présentation du spectacle :
Résumé :
Marina Ou comment Herman De Croo m’a sauvé la vietitre>D’amour, je pleurais comme un veau sur mon vélo et la chaîne commençait à rouiller à cause des larmes. En septembre 1969, Herman De Croo, Ministre de l’Education Nationale, impose la mixité dans les écoles d’Etat.
L'affiche :
De Luckas Vander Taelen
Avec Luckas Vander Taelen et Dr. Kloot Per W
Mise en scène : Jan Hammenecker

Les prochaines représentations :

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